Cahiers Figura

Inventer une mémoire pour la banlieue

Le 28 février 2013, un homme a été englouti par un trou géant qui s'est ouvert dans sa maison, en banlieue de Tampa, en Floride. Seul le plancher de la chambre a sombré avec le disparu; avant d'être rasées par mesure de sécurité, les autres pièces de la demeure étaient intactes. En prenant connaissance de ce fait divers, j'ai pensé qu'il correspondait parfaitement à mon sentiment sur la vie en périphérie d'une grande ville: sa formidable inertie aspire les gens dans les entrailles de la Terre.

L'idiot de la banlieue. «Bienvenue au conseil d'administration» de Serge Cardinal

La banlieue rend-elle idiot? A-t-on droit, avec l'idiot de la banlieue, à une simple inclusion, à un fait anecdotique, accidentel - il y a un idiot et il se trouve qu'il est dans une banlieue -, ou à une relation nécessaire, une conséquence formelle, la banlieue faisant de ses habitants des idiots? Que faut-il entendre par idiot de toute façon? En d'où vient cette idée de le lier à la banlieue?

Le territoire de la banlieue dans les écritures migrantes comme spatialisation de l'identité

L'approche actuelle de l'urbain et du périurbain en tant que territoire conçu comme un «palimpseste», proposée par l'historien d'art et d'architecture André Corboz, conclut qu'«il n'y a pas de territoire sans imaginaire du territoire», et que «le territoire est sémantisé» et «discourable».

Les déclinaisons multiples de la banlieue dans le hip-hop québécois

On pourrait penser que la culture hip-hop et la banlieue nord-américaine ne font pas bon ménage. Dans l'imaginaire collectif, le hip-hop est ramené à plusieurs tropes -le rappeur, jeune homme généralement noir, exhibant sa fortune matérielle, qui revendique un mode de vie hédoniste et ne répudie pas les activités criminelles -que l'on associerait mal à la banlieue, caractérisée par un mode de vie paisible, banal, voire ennuyant, le terreau de la famille de classe moyenne.

La banlieue en périphérie d'elle-même

Dans le cadre d'un collectif voué essentiellement à l'étude des représentations littéraires et cinématographiques de la banlieue, nous avons voulu explorer une autre facette de celle-ci, moins caricaturale, plus proche d'une certaine "réalité". Il n'était évidemment pas question de proposer une contribution en urbanisme, un domaine qui nous est étranger. Nous avons toutefois eu l'idée d'un compromis: dépouiller les journaux communautaires publiés en périphérie de Montréal pour voir quelles conceptions ou représentations de la banlieue y sont projetés.

L'architecture des bungalows de la Société Centrale d'Hypothèques et de Logement (SCHL) et le mythe de la maison de banlieue au Canada

L'image typique que nous avons de la banlieue pavillonnaire nord-américaine est celle des vastes quartiers d'habitation parsemés de petites maisonnettes toutes semblables, anonymes et alignées à l'infini sur des rues monotones. Au Canada, la responsabilité d la popularité de l'image négative que nous en avons est attribuée à la Société Centrale d'Hypothèques et de Logement (SCHL).

Genèse de l'imaginaire périurbain au Québec. Le Ville Jacques-Cartier de Pierre Vallières

L'objectif dans ce qui suit est de suggérer une archéologie de la figure fondatrice de l'imaginaire suburbain du Québec possède une origine spécifique, idiosyncrasique, qui pour des raisons circonstancielles n'aurait pas pu être répliquée à l'identique comme l'implique pourtant notre définition usuelle des banlieues nord-américaines. En outre, le recours à la métaphores de l'archéologie suppose que cette figure peut-être distinguée au niveau le plus basique -c'est-à-dire au niveau formel, plutôt que culturel- des autres figures formatrices des banlieues en Amérique du Nord. C'est dans ses fondations, dans son édification même qu'elle aura imprimé sa marque.

Introduction. La banlieue avec et contre ses clichés

Phénomène d'urbanisation majeur, la banlieue a pris de multiples formes en Occident après la Deuxième Guerre mondiale. En Amérique du Nord, alors qu'elle avale progressivement des kilomètres de territoire, elle est devenue une figure incontournable et, d'une certaine manière, embarrassante. Les auteurs qui participent à ce collectif le soulignent touts l'un après l'autre: la banlieue génère presque à tout coup le même lot de tropes, de thèmes et d'images constamment ressassés dans le discours social.

Sur «Les pauvres» de Plume Latraverse

«Les pauvres» est une chanson composée de huit strophes de huit ou sept vers chacune, terminée par une chute d'un vers en suspens, soit une strophe à lui tout seul. Les vers sont généralement construits selon une structure anaphorique -«[les pauvres] font [quelque chose]»- de six ou sept pieds. Ce «modèle» est toutefois très souple et régulièrement brisé par l'insertion d'un vers plus bref, rendu non-anaphorique par l'élision du sujet, un complément en apposition ou l'utilisation du pronom «y».

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