Cahiers Figura

Démon du midi et crime canulaire. «La Petite Roque» de Maupassant

«La Petite Roque» de Maupassant, publiée en 1885, est l'histoire d'un crime, perpétré par le maire d'un village normand, M. Renardet, qui viole et assassine une paysanne, la petite Roque, âgée de douze ans. Après le meurtre, il est hanté par sa victime et finit par se suicider pour échapper à la hantise. Notre propos est de montrer que ce texte valorise une continuité entre les frontières de la nature et la culture, du domestique et du sauvage, des mondes des morts et des vivants, et, enfin, de la jeunesse et de la vieillesse.

Les représentations littéraires du travail (1945-2012). Une thèse sociocritique

La rentrée littéraire française de 2010 a été l'occasion de la parution de plusieurs romans sur le monde du travail. Le jeune narrateur de «Libre, seul et assoupi» de Romain Monnery relate avec humour ses premiers démêlés avec le marché de l'emploi, tandis que «L'Enquête» de Philippe Claudel décrit sur le mode kafkaïen une Entreprise tentaculaire où les suicides se multiplient. Nathalie Kuperman et Thierry Beinstingel, quant à eux, traquent dans «Nous étions des êtres vivants» et «Retour aux mots sauvages» le langage et les discours structurant la tragédie salariale quotidienne des anonymes et des sans-grade.

La promenade à l'envers sur l'âne. Une pratique coutumière, un motif folklorique, une scène de littérature de jeunesse

Le point de départ de cette réflexion est la découverte assez inattendue d'une illustration et d'un court texte rendant compte d'une pratique coutumière de genre charivarique dans un roman pour la jeunesse du XIXe siècle. Paru en 1868 chez Hachette dans la bibliothèque rose, «Diloy le chemineau» de la comtesse de Ségur donne à voir et à lire aux jeunes lecteurs une promenade à l'envers sur un âne ou asouade, scène rituellement organisée pour stigmatiser les maris battus par leurs femmes.

Le Tour au fil des oeuvres

En novembre 2005, au beau milieu des incidents graves qui marquèrent «l'incendie des banlieues», le président Chirac qualifia la situation en ces termes lors d'une adresse télévisée à la Nation; «C'est une crise d'identité nationale, une crise des valeurs républicaines, une crise des repères culturels.» Il est probable que, dans l'esprit de l'énonciateur, ces propos n'avaient qu'une portée circonstancielle et limitée dans le temps.

Oralités/Littératies/Littératures

Au commencement était le Verbe. Ces quelques mots, que l'on retrouve au premier verset du Prologue de l'évangile selon Jean, contiennent l'essence de l'incipit de la Genèse, soit que la création du monde et de l'humanité a d'abord été le résultat de la Parole de Dieu. Si nous évoquons ici le récit biblique du grand Début, ce n'est pas pour discourir de la dimension mythique ou religieuse du pouvoir d'engendrement du Verbe divin, mais plutôt pour rappeler cette profonde conviction de l'homme: la parole a quelque chose d'originel.

D'une constellation dialogique

En guise d'entrée en matière à ce commentaire de l'article "Son auberge n'était pas à la belle étoile... Introduction à une ethnocritique de Rimbaud" de Jean-Marie Privat, j'aimerais revenir -brièvement- sur l'article que commente pour sa part Jean-Marie Privat dans ces pages. Les réflexions hybrides proposées ici invitent en effet à des rapprochements critiques judicieux et ces deux textes ont, me semble-t-il, beaucoup en commun.

Variations ethnocritiques sur un incipit sociocritique

«Pour une socio-critique ou variations sur un incipit» est le titre du fameux manifeste que Claude Duchet publie en 1971 en ouverture du premier numéro de la revue Littérature. Dans cet article fondateur, au style à la fois brillant, pédagogique et combatif, Duchet définit l'objet de la sociocritique comme l'économie sociale du texte; étudier le "logos du social" en littérature visera dès lors à analyser le code social dans le code poétique, ou mieux à penser le code poétique comme code social, au plus loin d'une doxa lettrée sorbonicole et positiviste (incarnée selon ses adversaires de l'époque par Raymond Picard) comme du formalisme chic et théoriciste de la revue maoïste Tel Quel.

En lisant Guillaume Drouet

Au départ de «Marier les destins», Guillaume Drouet conteste l'idée que les échanges culturels se dérouleraient du haut vers le bas, c'est-à-dire de la littérature vers la culture commune en une sorte de percolation descendante, ainsi qu'une doxa académique de longue durée s'est complu à le penser. Il pose au contraire qu'il existe des "interactions [...] ascendantes" dans ces échanges. De là dérivent les deux buts de sa lecture des Misérables: procéder à une «relégitimation de la culture populaire» et mettre en place une «dialogisation des univers symboliques». Parce qu'ils sont «un roman sur le peuple et par le peuple», «Les Misérables» sont un texte idéal pour les atteindre.

À propos de «Marseille, du couple mythique et du SDF au flâneur» de Pierre Popovic

C'est à partir de la notion d'imaginaire social que Pierre Popovic construit sa lecture de la ville de Marseille dans un corpus de romans contemporains dont les auteurs se caractérisent tous par le fait d'être eux-mêmes des Marseillais. L'imaginaire social prolonge, dans la lignée des travaux de Régine Robin et dans une veine plus textualiste, le concept de "discours social" de Marc Angenot.

Lecture critique de «Entre broderie et conterie..., Le rêve» de Marie Scarpa

L'article "Entre broderie et 'conterie'..., Le rêve" de Marie Scarpa est une études préliminaire à son essai L'éternelle jeune fille. Une ethnocritique du Rêve de Zola. Initialement paru en 2004, cet article a été sélectionné pour figurer dans l'anthologie L'ethnocritique de la littérature. On peut considérer qu'à ce titre, il exemplifie les présupposés épistémologiques et les protocoles d'analyse propres à cette discipline.

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