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L'alpha et l'oméga. Le temps catastrophique dans «Des anges mineurs» d'Antoine Volodine

Des anges mineurs est un livre sur l’attente, sur un temps suspendu, où le monde se défait (a déjà été défait? Sera défait? On ne respecte pas ici la logique du temps linéaire). Mais dans ce monde qui ressemble au nôtre tout en l’exaspérant, les anges peuvent apparaître, comme chez Benjamin, comme des anges de l’histoire.

Un mauvais moment à passer. Les épiphanies de l'altérité dans «La Voix du maître» de Stanislas Lem

Toute pensée qui s’efforce d’imaginer la fin absolue se heurte à l’aporie de devoir concevoir aussi une fin relative, la sienne propre. Et c’est sans doute le plus difficile. Car la fin que l’on peut penser est toujours celle que l’on peut voir: celle des autres. C’est pourquoi la fin totale, comme sa propre fin à soi, ne peuvent jamais que dessiner le lieu de l’Autre absolu.

Le mouvement des fluides. «La Machine d'eau de Manhattan», de E. L. Doctorow

Il y a de ces fins qui ne veulent pas finir, qui se croient éternelles, qui vont à l’encontre de leur nature. S’agit-il encore d’une fin quand elle dépasse ses limites? Quand elle refuse de se conformer à sa propre définition? Comment expliquer une fin qui n’en est pas une? Une fin qui s’annule, en quelque sorte?

Traduction, fission et trahison. «L'hologramme» de J. Robert Oppenheimer dans «Le Désert mauve» de Nicole Brossard

Au milieu du désert du Nouveau Mexique, un obélisque en pierre volcanique porte la légende: «Ici le premier engin nucléaire a explosé, le 16 juillet 1945». La mise au point d’une arme qui pouvait mettre fin à la guerre avait impliqué la collaboration de scientifiques, de militaires et d’entrepreneurs.

Féerie pour un temps sans mesure. Louis-Ferdinand Céline chroniqueur du désastre

Le temps passe, paraît-il, et nous emporte avec lui. Est-ce si sûr? Il va sans dire, en tout cas, que dans cet emportement général, chacun s’accroche à ses morceaux —épaves ou projets, souvenirs ou ambitions—, à jamais décalé de l’histoire et de la mémoire, et de ce fait livré à la hâte, au retard, à cette condition finalement indépassable d’existence inopportune, intempestive et déplacée.

L'espace de l'errance dans les romans arthuriens (XIIe-XIIIe siècles)

Dans les romans arthuriens, c’est par le biais de l’errance que les héros se portent au-devant de la merveille et de l’épreuve, puisqu’ils quittent la cour du roi pour aller en quête d’aventures dans un monde inconnu. On peut se demander comment est donnée à voir leur errance et ce qui caractérise le nouvel espace qui s’ouvre à eux. Il s’agira notamment de découvrir les lieux qui se trouvent sur leur chemin en s’interrogeant sur ce qui fait leur spécificité.

Joseph Conrad. L'errance du verbe

Lorsque paraît en 1896 An Outcast of the Islands, second roman de Joseph Conrad, les critiques sont pour la plupart élogieuses, mais quelques voix discordantes se font entendre, qui pointent les défauts présumés du livre – long et fastidieux selon le National Observer, submergé par les descriptions d’après le Sketch.

Les champs de l'atopie

«Kenneth White est-il un poète qui voyage ou un voyageur dont l’errance fait surgir la poésie?» Je pourrais faire mienne cette question posée par Robert Bréchon en 1979, en introduction à l’article intitulé «Vers un yogui occidental».

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