suicide

Mur(s)

Vendredi 17 Décembre 2021
Encodage
Participant·e·s:
Gervais, Bertrand
Guillois-Cardinal, Raphaëlle
Nussbaum, Valentin

Cet épisode porte sur les murs: les murs qui nous entourent, ceux que l'on construit autour de soi, les murs d'images, les murs des profils Facebook, les murs où sont gravés les noms des défunts. Avec des extraits tirés de communications présentées par Bertrand Gervais (2017), Raphaëlle Guillois-Cardinal (2016) et Valentin Nussbaum (2014).

Conférence

Université du Québec à Montréal

Une littérature Antigone: écrire pour enterrer ses morts

Watthee-Delmotte, Myriam
Au fondement anthropologique, l’homme est le seul être vivant qui enterre ses morts. Au fondement de toutes les cultures, la littérature participe aux rites funéraires et à l’élaboration du deuil. Quelles spécificités le monde actuel présente-t-il à cet égard?

Entre la honte et l’image

Nelly Arcan (Isabelle Fortier) s’est tuée le 24 septembre 2009. Le tranchant de son verbe, la précision constante de sa phrase prouvaient qu’elle traitait l’écriture en orfèvre, quel qu’en soit le support, de la publication au Seuil aux chroniques qu’elle publia dans le maintenant défunt hebdomadaire culturel de Québecor, Ici, qui furent d’ailleurs les seuls textes que je lus d’elle de son vivant. En apprenant qu’elle s’était tuée, je me rattrappai aussitôt, lisant tous ses livres en succession, non sans éprouver la honte de m’être mis à la lire parce qu’elle était morte. Je me sentais idiot.

Qu’en est-il de la santé mentale des personnes travaillant dans le domaine de la santé animale?

Cette communication portera sur les résultats de diverses études issues de divers pays s’intéressant au sujet de la santé mentale des individus travaillant dans le domaine de la santé animale, qui présentent un niveau de détresse psychologique élevé et un risque suicidaire très élevé, comparativement aux autres professions (Kahn & Nutter, 2005). Au Royaume-Uni, les vétérinaires présentent un taux de suicide 4 fois plus élevé que la population générale et 2 fois plus élevé que les professionnels de la santé (Bartram & Baldwin, 2010).

La dépression comme acte de résistance en littérature: de la Sad Girl à la Sick Woman

Je vais parler aujourd'hui de trois archétypes: la sad girl, la sick woman et la femme post-blessée, traduction de la théorie de Leslie Jameson du post-wounded. Ma communication s'avise à étudier la sad girl, la sick woman et la femme post-blessée comme femmes ingouvernables en littérature. J'explore l'idée que des actes, étant décrits comme passifs, tel que les pleurs, la tristesse, la dépression, l'anorexie et le suicide peuvent en font être politiques.

Vivre derrière les murs ou comment échafauder son autodestruction

«La littérature contemporaine met en scène bon nombre de personnages, qui a défaut de prendre la fuite ou de poser des gestes séditieux pour marquer leur sentiment de rupture avec le monde, se tournent du côté de l’autodestruction.

Dès lors, ils demeurent étrangers à ce qui les entoure, complètement repliés sur eux-mêmes et font de leur autodestruction leur propre spectacle.

Chez certains de ces personnages, ce repli sur soi s’accompagne d’une perception particulière de l’espace: ils vivent dans un espace emmuré.

Victimes d'eux-mêmes ou de l'espèce? Darwin et les suicidés du roman naturaliste

Darwinisme et littérature naturaliste vont de pair, semble-t-il. Le grand monument littéraire de cette école, «Les Rougon Macquart» d’Émile Zola, qui raconte en vingt volumes parus de 1871 à 1893 l’Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire, constitue sans doute la principale pièce à conviction d’une telle affirmation.

La perversion, variations mineures et tableaux grandeur nature

Œuvres référencées: Georges, Karoline. (2014) «Variations endogènes» et Maruo, Suehiro. (2014) «L'Enfer en bouteille». Des corps déchiquetés, des corps suicidés, malades, violés, farandole de corps désarticulés, abattus par les soubresauts de l’excès ou de la démence, corps scotchés ou corps «sadisisés»: la gesticulation charnelle et macabre à laquelle invite le nouveau livre de Karoline Georges, «Variations endogènes», affiche indéniablement un goût pour l’outrance. Outrance que l’auteure injecte en intraveineuses aux personnages traversant les nouvelles de son recueil apparenté à un «cabinet des perversités». Ces monstres du quotidien, individus non pas éperdument abjects mais tranquillement repoussants, tiennent-ils les promesses du programme énoncé par l’écrivaine ou bien se cantonnent-ils à ne susciter que malaise et aversion?
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