Deep Surface

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Deep Surface de Stuart Moulthrop se présente comme un croisement entre un hypertexte de fiction et un jeu vidéo. Moulthrop y explore la métaphore de la lecture comme plongée dans le texte: l'internaute qui «plonge» dans l'oeuvre doit constamment surveiller ses réserves d'air, sans quoi il se noie. Les immersions s'effectuent en cliquant la zone textuelle.

Une bulle située sur la droite de l'écran indique la profondeur atteinte par le lecteur ainsi que l'état de ses réserves d'oxygène. Lorsque ses réserves s'épuisent, l'internaute doit remonter à la surface ou utiliser la commande spéciale (qui change sans arrêt) lui permettant de les renouveler sans avoir à changer de position. Le score de l'internaute, témoignant de sa progression, ainsi que les nouvelles commandes spéciales s'affichent régulièrement en rouge. De plus, une voix féminine donne ponctuellement des conseils de jeu à l'internaute ou discourt parfois simplement sur la métaphore choisie par l'artiste. Au centre de l'écran, le récit se dévoile mot à mot. Des mots de couches inférieures et supérieures apparaissent toutefois sous une forme «parasitée», venant circuler entre les lignes ou se laissant deviner en surimpression.

La surcharge d'informations que doit gérer l'internaute (réserves d'oxygène, scores voix, mots parasites, etc.) rend la lecture et la compréhension du texte plutôt ardues. Il apparaît toutefois que les couches supérieures du texte sont consacrées à des faits d'histoire générale, alors que les couches inférieures sont de plus en plus personnelles. La descente de l'internaute se traduit ainsi par une descente du général au particulier, de l'universel à l'intime.