Québec

Injures homophobes: ordre et désordre hétéronormatifs

Les femmes comme les hommes dont la sexualité ou l’expression du genre ne se conforment pas au modèle hétéronormatif sont rappelées à l’ordre. Les femmes sont insultées parce qu’elles ne se cantonnent pas à leur rôle de femme. Les hommes sont insultés parce qu’ils ne renvoient pas l’image de la virilité. La simple interpellation d’un homme par une expression le comparant à une femme est censée l’injurier. Les injures gayphobes, omniprésentes dans les cours de récréation, classifient et hiérarchisent les attributs masculins et féminins, participant ainsi, en stigmatisant l'homosexualité masculine, à inférioriser les femmes. C’est dire si l’étude des injures homophobes est inextricablement liée aux enjeux du féminisme.

Pour une approche matérialiste de l'identité sexuelle: la formation identitaire des adolescentes lesbiennes québécoises

Le présent article est consacré au milieu scolaire, qui constitue un espace de socialisation significatif dans la formation identitaire des jeunes. La plus grande partie de l’adolescence coïncide avec les années d’éducation de niveau secondaire. Le contenu scolaire et, plus fondamentalement, les relations entre pairs sont autant d’occasions d’actualiser les attentes normatives reliées au genre et à la sexualité. Mes analyses rompent avec le modèle psychosocial de développement identitaire, généralement mobilisé pour rendre compte de la formation de l’identité homosexuelle.

Expression de genre et démystification de l'homosexualité et de la bisexualité

Les questions entourant l’expression de genre dans les interventions font aussi partie des préoccupations qui motivent le travail de recherche du GRIS-Montréal. La notion de genre s’est imposée d’elle-même dans divers projets de recherche menés par le GRIS-Montréal (Petit et Richard, 2012, 2013). C’est en se basant sur ces travaux que le présent article aborde successivement la perception de l’expression de genre des intervenants-es par les jeunes rencontrés dans les milieux scolaires, puis les préoccupations autour de cette question chez les intervenants-es eux-mêmes.

La portée de l'épithète «gai»: sujets interpelés, sujets touchés

Notre propre recherche avait pour but de comprendre la diversité des attitudes des garçons adolescents à l’endroit des hommes gais, de même que les pratiques de l’épithète. Les emplois de «gai» y étaient un des thèmes abordés dans les entrevues semi-directives individuelles que nous avons menées auprès de garçons adolescents –toutes orientations sexuelles confondues (Bastien-Charlebois, 2009, 2010, 2011a). 

«Toutes des lesbiennes!» Antiféminisme et lesbophobie, une complicité à l'épreuve du temps

Ce qui est sûr, c’est que dans le «toutes des lesbiennes !», l’intention n’est pas bienveillante et qu’à l’évidence, la lesbophobie est un moyen de dénigrer le féminisme. Un antiféminisme lesbophobe donc. Ou une lesbophobie antiféministe? Les dosages, instables, varient. Partir à la recherche de ces discours/de ces pratiques n’est pas simple. Il faut faire avec la dispersion, l’hétérogénéité, l’euphémisation dans des sources documentaires disparates et dispersées. Il faut aussi historiciser cette question et la confronter à la réalité qu’elle combat autant qu’au fantasme qu’elle construit.

Présentation: Féminismes et luttes contre l'homophobie

Tout en se constituant le plus souvent comme des champs spécifiques de recherche dans les cadres universitaires institutionnels, les études féministes et les études sur la diversité sexuelle et de genre se sont mutuellement alimentées sur le plan théorique. Alors que le dialogue entre les deux n’a pas toujours été exempt de tension, on voit aujourd’hui émerger des préoccupations communes. Ainsi d’un côté, la réflexion sur l’entrecroisement des systèmes d’oppression et des luttes contre les diverses discriminations sociales occupe une place centrale dans les théories féministes contemporaines. De l’autre, le domaine des études gaies s’est élargi pour englober la diversité des orientations sexuelles (gai, lesbienne, bisexuel-le, dénominations auxquelles s’ajoutent désormais de nouvelles identités telles que pansexuel-le ou asexuel-le) et la pluralité des genres (transexuel-le, transgenre, genderqueer, etc.) —une transformation que résume bien sa désignation anglaise de queer studies.
Cahiers de l'IREF

Université du Québec à Montréal

Féminismes et luttes contre l'homophobie: de l'apprentissage à la subversion des codes

Directeur·trice(s):
Chamberland, Line
Désy, Caroline
Saint-Martin, Lori
N° de la publication:
7
2016
En 1903, à Berlin, Anna Rueling appelait le mouvement homosexuel et le mouvement des femmes à s’entraider puisque tous deux luttaient pour la liberté et l’autodétermination individuelle.
Cahiers de l'IREF

Université du Québec à Montréal

Filiations du féminin

Directeur·trice(s):
Gibeau, Ariane
Saint-Martin, Lori
N° de la publication:
6
2014
Signe d’une inquiétude propre à notre époque, les recherches actuelles en littérature interrogent avec insistance la filiation et l’héritage.
Cahiers de l'IREF

Université du Québec à Montréal

De l'assignation à l'éclatement. Continuités et ruptures dans les représentations des femmes

Directeur·trice(s):
Bourque, Dominique
Descarries, Francine
Désy, Caroline
N° de la publication:
5
2013
Les auteures explorent, à partir de leurs disciplines et ancrages, diverses facettes de l’expérience des femmes, telle qu’elle nous est présentée dans: les discours de presse, les médias, les politiqu

«Chronique lesbienne du moyen-âge québécois» de Jovette Marchessault: la résistance lesbienne comme «contre-espace» de désir

Parmi les études qui s’attardent à «Chronique lesbienne du moyen-âge québécois» notons celles de Forsyth (1991), Saint-Martin (1991) et Schechner (2012). Il s’agit ici de replonger dans ce texte pour voir de quelle façon une lecture contemporaine de l’œuvre permet de régénérer nos imaginaires féministes et lesbiens. Puisque le thème de l’adolescence lesbienne, comme l’avait explicité Schechner (2012), y est central, je m’y attarderai aussi, en montrant comment celui-ci est en étroite relation avec le thème du désir. Ma lecture de «Chronique lesbienne du moyen-âge québécois» s’attardera aux formes de résistance que la protagoniste oppose à son environnement et montrera comment ces formes contribuent à la mise en place d’un «contre-espace» où le désir est central.

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