Par quelles figures parvenons-nous à mettre en récit l’oubli? Sur quoi peuvent se déployer des fictions de l’oubli? Il faut voir d’emblée que raconter l’oubli est paradoxal, parce que le récit est le lieu par excellence de la mémoire. Raconter, c’est conserver, maintenir intact. Le récit est son propre palais de mémoire, puisqu’il organise des lieux ainsi que des espaces et il met en scène des personnages, des destinées. Dans ce contexte, les fictions de l’oubli sont des récits dont la reconstruction est malaisée, des narrations qui s’ouvrent sur des ruines qu’elles tentent de comprendre et d’interpréter afin d’en faire apparaître la part de vérité. Je tenterai ici d’en proposer une typologie, par le biais d’une série de motifs.