OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN
biographie
«The Heroin Diaries» ou ressentir la douleur de Nikki Sixx
Nos fantômes et nos vies. Littérature et théâtre aux prises avec l’amnésie sociale (Didier Eribon et Edouard Louis)
En souscrivant à la proposition de Stanislas Nordey d’écrire pour le théâtre, Édouard Louis choisit de revenir à la figure paternelle, déjà au cœur de son premier roman En finir avec Eddy Bellegueule (2014). Raconter sa nécessaire fuite du milieu de son enfance s’apparentait alors à une tentative de «faire mémoire» pour mieux comprendre les raisons de son départ.
Enquêtes biographiques. Énigme et énigmatique dans le cadre des récits déceptifs (Russell Banks, Claudio Magris, Antonio Muñoz Molina, Jean-François Vilar)
Les quatre romans dont il sera question ici ne composent pas un corpus aux contours précisés: ce ne sont que les éléments d’un genre ou d’un sous-genre, que je pourrais désigner du nom d’enquêtes biographiques.
«La longue route» de Bernard Moitessier: quitter la terre pour habiter la mer
L’interprétation comme pratique autobiographique: «La Grande Tribu» de Victor-Lévy Beaulieu
Je souhaite réfléchir aux façons dont la lecture actualisante intervient dans les essais de Victor Lévy Beaulieu. Les écrits qu'il consacre aux écrivains qu'il admire, par exemple Melville, Joyce et Nietzsche, montrent bien que la lecture façonne l'individu, le transforme et lui permet grâce à l'attention aux vies d'autrui de situer la sienne aux suites des leurs.
Le pistolet passé sous la ceinture. «Pura Vida. Vie et mort de William Walker» et «La tentation des armes à feu» de Patrick Deville
Homobiographie et décentrement du sujet poétique chez Liliane Giraudon
Liliane Giraudon est née en 1946, elle est d'origine française et vit à Marseille. Active dans le champ de la poésie française depuis 35 ans, c'est une auteure prolifique: elle a publié plus de 30 livres de poésie, quelques romans en plus d'avoir participé à de nombreux ouvrages collectifs, collaboré régulièrement à des revues et avoir cofondé les revues Banana split et If.
La stratégie de l'effacement dans les récits de Jean Hatzfled
Une des choses les plus difficiles, et importante, qu'on puisse faire en écrivant est peut-être d'accorder son attention à autrui, être suffisamment attentif pour parvenir à esquisser, par les mots, une expérience étrangère. Cet intérêt pour l'extériorité implique parfois l'effacement de celui qui écrit, mais on y perçoit toujours les contours d'un auteur impulsif, faisant preuve d'abnégation pour aller à la rencontre de l'altérité.
L’évocation de «Dora Bruder», posture aussi nécessaire qu’incomplète. Lecture de Modiano
Dans un entretien de 1992, deux ans après la parution de Voyage de noces, Patrick Modiano dit «à chaque ligne, je me débarrasse de quelque chose qui m'encombrait, pour écrire quelque chose qui me satisfera entièrement. Une fois qu'on a écrit un livre, on ne peut plus revenir sur les choses dont on a parlé, alors c'est un nettoyage par le vide». Pourtant, il reviendra sur l'histoire ayant inspiré l'histoire du roman de 1990 avec Dora Bruder en 1997. Le «nettoyage» n'aura donc pas été aussi exhaustif. Pourquoi un tel retour?