roman

«Détruire, dit elle.» Ruine et échec chez Marguerite Duras

Nous nous proposerons de concevoir l'oeuvre de Marguerite Duras comme une oeuvre de l'échec; un échec qui serait une condition de génération de l'oeuvre. Il n'est donc pas question que l'oeuvre durassienne soit manquée: il faut plutôt parler d'une esthétique de l'échec ou encore, plus précisément, d'une esthétique de la ruine, qui serait à la fondation même de l'oeuvre.

Pierre Guyotat, le travail du corps: évolution d’une posture d’auteur

«Voulez-vous faire un livre? Prenez plusieurs livres. Vous détachez un feuillet ici, un feuillet là. Vous faites une préface et une postface. Vous prenez un pseudonyme. Vous dites que vous êtes mort de consomption ou que vous vous êtes lavé la cervelle avec du plomb. Vous servez chaud et vous escamotez le plus joli petit succès qu'il soit possible de voir.» (Théophile Gauthier)

Le capital de visibilité: valeur ou antivaleur au sein de la production littéraire québécoise?

«S'interroger sur le rapport entre l'écrivain et les médias s'entreprend dans le contexte de l'évolutive omniprésence des interfaces numériques dans notre rapport à la diffusion des oeuvres littéraires. Constamment en mouvement, le champ des médias nous propose une redéfinition constante de son objet.»

La monstruosité normalisée de l'homme prothésique: «Limbo» de Bernard Wolfe

Dans Limbo de Bernard Wolfe (1954), les corps amputés s'exhibent. Les corps des Pro-pros, qui portent des vêtements courts pour que tous admirent leurs membres cybernétiques et qui organisent des Jeux paralympiques pour démontrer leur parfaite maîtrise de ces machines sophistiquées; les corps des Anti-pros, eux aussi volontairement quadri-amputés, mais refusant les prothèses, passant leur journée dans des vitrines pour faire la promotion de leur philosophie pacifiste: l'Immob(ilité).

«Des corps post-humains?» «Glasshouse», (2006) Charles Stross

Des corps masculins, des corps féminins, des corps post-genrés, des corps accessoires, des corps améliorés ou modifiés, des corps délibérément monstrueux, des corps détournés à des fins militaires, des corps hybrides, mi-machines, mi-hommes... autant de corps post-humains qui prolifèrent dans Glasshouse. Ce roman, écrit par Charles Stross en 2006, propose un futur assez lointain où les progrès technologiques sont considérables par rapport à notre société et où les personnages peuvent changer de corps, et de sexe, s’ils le souhaitent.

«À la différence de l'esprit». Compression du présent et istoricisation du roman contemporain

Cette communication avance l’idée que la «compression du présent» (Hermann Lübbe) propre à l’élément du contemporain se traduit, entre autres, dans la fiction européenne actuelle par des phénomènes que l’on appellera d’istoricisation – correspondant à une forme de contestation du paradigme indiciaire dans l’écriture de l’histoire et au déploiement de stratégies narratives ayant en commun une volonté (ou une illusion) de reprise d’autorité.

«Là où est le pouvoir, les mots passent invisibles»: la communauté interprétative de Jean Paulhan

Les réflexions de Jean Paulhan sur la rhétorique et les lieux communs, présentes dans l’ensemble de son œuvre mais plus particulièrement dans Les Fleurs de Tarbes ou la terreur dans les Lettres, ouvrent sur une pensée de la lecture tout autant que de l’écriture, bien que cette dernière perspective d’analyse ait le plus souvent été préférée par la critique.

Parasiter le réel: rôle et (im)pertinence du personnage de Gabriel Rivages dans la trilogie «1984» d'Éric Plamondon

Romans fragmentaires autant que romans duels, les trois tomes de la trilogie «1984» d'Éric Plamondon associent chacun à une figure américaine (Weissmuller, Brautigan, Jobs) le personnage de Gabriel Rivages dont le destin est placé en écho à ces mythes. Singulier dans son histoire, Rivages reste toutefois un personnage faible, jouant un rôle de relais et de faire-valoir.

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