XXe siècle

«Jeannot-la-Corneille» en XML: d'une génétique traditionnelle à sa version numérique

La diffusion des brouillons d’une œuvre – manuscrits, notes de régie, tapuscrits, dactylogrammes, etc. – en livre papier se trouve limitée par la quantité de pages, et l’accès au dossier génétique, plus souvent qu’autrement différé. Si le développement de technologies et d’outils destinés à la critique génétique transforme ces pratiques depuis qu’Internet et l’ordinateur effacent presque entièrement les limites de diffusion des avants-textes, le caractère immatériel et illimité des nouveaux supports ouvre cependant un potentiel vertigineux et chronophage.

La monstruosité normalisée de l'homme prothésique: «Limbo» de Bernard Wolfe

Dans Limbo de Bernard Wolfe (1954), les corps amputés s'exhibent. Les corps des Pro-pros, qui portent des vêtements courts pour que tous admirent leurs membres cybernétiques et qui organisent des Jeux paralympiques pour démontrer leur parfaite maîtrise de ces machines sophistiquées; les corps des Anti-pros, eux aussi volontairement quadri-amputés, mais refusant les prothèses, passant leur journée dans des vitrines pour faire la promotion de leur philosophie pacifiste: l'Immob(ilité).

Résurgence des figures mythiques et mutations du corps humain dans l'imaginaire contemporain, l'exemple de quelques séries: Fringe, Dark Angel, Dollhouse, Continuum, Orphan Black

Nous nous proposons de prendre comme corpus d’étude certaines séries TV contemporaines où se manifeste la présence du détective et du savant fou, pour montrer que ces figures sont symptomatiques d'un questionnement sur l'humain, en particulier les évolutions, expérimentations, mutations possibles de son corps auxquelles les biotechnologies et le numérique peuvent mener.

Trauma et texte dans l'extrême contemporain au féminin

Parmi les nombreux textes qui peuplent le paysage littéraire français des deux dernières décennies, on constate une quantité non négligeable de récits, souvent d’ordre autobiographique et rédigés par des femmes, qui se consacrent justement à l’écriture de l’extrême, c’est-à-dire à la représentation des expériences traumatiques ou catastrophiques où priment l’abject, la souffrance, l’insupportable.

«Là où est le pouvoir, les mots passent invisibles»: la communauté interprétative de Jean Paulhan

Les réflexions de Jean Paulhan sur la rhétorique et les lieux communs, présentes dans l’ensemble de son œuvre mais plus particulièrement dans Les Fleurs de Tarbes ou la terreur dans les Lettres, ouvrent sur une pensée de la lecture tout autant que de l’écriture, bien que cette dernière perspective d’analyse ait le plus souvent été préférée par la critique.

Lecture, écriture et réécriture dans «Le jardin des plantes» de Claude Simon

Notre communication portera sur le rapport à la lecture mis en jeu dans Le Jardin des Plantes de Claude Simon. Nous tenterons de montrer de quelle manière, chez Claude Simon, le déplacement d’une politique de l’écriture vers une politique de la lecture va de pair avec la mise en place d’une politique de la réécriture.

De l'usine à l'atelier d'écriture: les communautés littéraires de Leslie Kaplan

Il s'agira dans cette communication d'examiner la communauté de lecteurs que l'œuvre de Leslie Kaplan dévoile. Le moment fondateur de sa pratique d'écriture est son établissement en usine en 1968, expérience dont elle rend compte dans L'excès-l'usine en 1982, récit poétique qui fut en son temps reçu par Maurice Blanchot et Marguerite Duras. Dans divers essais, réunis dans Les outils, elle témoigne de son engagement dans les ateliers d'écriture en prison ou dans les bibliothèques de banlieue.

Lire le malheur des corps et la fragilité de la bonté: une rencontre forcée entre Martha C. Nussbaum et Jacques Rancière

Il y a en théorie littéraire un intérêt certain pour la question du souci d'autrui, dont on affirme l'importance de la parole et de l'expérience. Jacques Rancière propose que l'écriture, en permettant cette attention particulière à la complexité d'existences qui autrement nous échappent, est un acte politique susceptible d'entretenir la souplesse, mais aussi la justesse de nos perceptions. De son côté, la philosophe américaine Martha C. Nussbaum réfléchit aussi à l'expérience intersubjective permise par la littérature, en nourrissant toutefois ses réflexions de l'éthique d'Aristote.

Émanciper la lecture: remarques sur la politique des gestes critiques

Depuis le XIXe siècle, les politiques de la littérature se donnent pour mission d’émanciper le lecteur en lui révélant les mécanismes de la domination. Du fouriérisme de Gabriel-Désidé Laverdant à l’existentialisme des Temps modernes, on attribue aux écrivains la tâche d’éveiller la conscience de leurs lecteurs afin de les inviter à transformer leurs conditions d’existence.

La puissance figurale des images oniriques chez Pedro Pires

Cette image, photogramme tiré de la première scène du court-métrage Hope (2011) du cinéaste Pedro Pires, est puissante par sa capacité d’évocation figurale puisqu’elle nous permet, dans le sens où l’entend Philippe Dubois, de voir ce que voit le cinéma. C’est-à-dire qu’une fois débarrassée de sa référence mimétique à La création d’Adam de Michel-Ange (1508-1512) et à l’Enfant géopolitique observant la naissance de l’homme nouveau de Salvador Dalí (1943), une fois saisi le paradigme métaphorique de l’univers martial, des désastres de la guerre à la chute de l’homme dans la bêtise de l’orgueil et de la vanité, ce photogramme permet la prise en considération de la figurabilité permise par le cinéma de l’onirisme, la poétique de l’image brute dans sa dimension phénoménologique, sans appel dialogique ou narratif, bref, le travail de l’image en train de se faire, en train de se regarder. 
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