La radio m’intéresse beaucoup parce qu’elle a le pouvoir d’unir diverses populations dispersées dans un territoire. Dans le cadre de mon mémoire de maîtrise, j’analyserai Frañol radio. Pour débuter ce carnet de recherche, je donnerai ici quelques éléments d’histoire au sujet de la radio.
La radio a été un puissant moyen transfrontalier qui a permis de réunir géographiquement et nationalement des populations diverses. Ses origines remontent au 12 décembre 1901, date où quand Marconi a envoyé un message en code Morse de l’Angleterre à Saint John, Terre-Neuve. Il s’agit de l’inauguration de ce que nous appelons la communication wireless; un procédé transatlantique de communication sans fil. Cette innovation a permis à David Sarnoff de recevoir les noms des survivants de la catastrophe du Titanic le 14 avril en 1912, et elle a aussi permis de connaître les résultats de l’élection présidentielle entre Jean Calvin et Warren Harding, aux États-Unis, le 2 novembre 1920. Susan Merrill Squier écrit, dans Communities of the air, radio century, radio culture, que: «l’invention de Marconi a rendu possible le sauvetage de près de neuf cent vies par le Carpathia, le seul navire à recevoir des signaux du Titanic […]. La loi sur la radio en 1912 a répondu à la tragédie du Titanic en donnant priorité sur toutes les autres communications sans fil; la loi a exigé l’obtention d’une licence de tous les opérateurs sans fil [ma traduction] » (11). E. Austin Weir, dans The Struggle for National Broadcasting in Canada, raconte que la radiodiffusion au Canada a commencé avec quelques émissions de test en 1919 réalisés par la Canadian Marconi Company de Montréal; également, quelques programmations régulières ont commencé en décembre 1919 par la même entreprise et en 1922 la diffusion avait été définitivement établie dans tout le pays. Austin Weir écrit que «La station Marconi était XWA, maintenant CFCF, et l’émetteur était situé dans leur nouvelle usine à 173, rue William, Montréal. L’opérateur a été J.V. Argyle, maintenant avec le ministère de la Défense nationale à Ottawa [ma traduction] » (1). Du côté musical, le 20 mai 1920, un programme spécial avec un orchestre et la soliste Dorothy Lutton a été diffusé par XWA, au moment où se déroulait la réunion annuelle de la Société royale du Canada au Château Laurier, à Ottawa. Ces événements ne sont que quelques faits historiques importants de ce qui est connu comme l’«âge d’or» de la radio, c’est-à-dire la période qui précède l’invention de la télévision. Garratt explique, dans The Early History of Radio: from Faraday to Marconi, que : « Le succès de Marconi est en grande partie parce que son travail était fondé sur des bases très importantes qui avaient été établies dans les années précédentes par quelques-uns des plus grands scientifiques et mathématiciens du XIXe siècle. Parmi eux se trouvent Faraday, Maxwell, Hertz et Lodge [ma traduction]» (1).
Pour terminer, je pose quelques questions : quelle place la radio occupe-t-elle dans votre vie quotidienne? Quand écoutez-vous la radio? Quelles sont vos émissions de radio préférées?
LuisLoyaGar©ía
Je trouve, cher Luis, ton sujet très intéressant et très pertinent surtout dans le contexte actuel d’interculturalisme et de mondialisation. Un peu d’histoire est toujours utile pour nous situer dans la chronologie des événements. Mais j’ai hâte de te lire dans les prochaines semaines pour apprendre les liens que tu fais entre la radio d’aujourd’hui (donc l’usage de la parole), le texte littéraire qui la sous-tend, et le discours culturel. Les médias permettent aux communautés et aux habitants de différents pays de communiquer entre eux mais peuvent aussi diviser la planète en mettant l’emphase sur les différences culturelles. Une analyse du discours de l’émission Franol (que je ne connaissais pas d’ailleurs) permettra d’apporter un éclairage intéressant des « rencontres » entre les différents discours francophones (et francophiles) et hispanophones (et hispanophiles).
Pour répondre à tes questions : C’est drôle parce que dans mon jeune temps (sic!), j’ai fais un certificat en information et journalisme à l’UDM et c’est en radio que je me suis spécialisée. Mais 20 ans plus tard, je n’écoute presque plus la radio, sauf 95.9 fm pour la musique! Je ne suis donc plus au diapason aujourd’hui pour donner mon avis sur la radio. J’ai honte, mais j’écoute beaucoup plus la télé, média moins raffiné et moins subtil à mon avis, car l’image nous accapare trop au détriment de la parole. Mais c’est dans l’air du temps… un monde d’images! Merci de revenir à ce médium qui redonne ses lettres de noblesse au journalisme et à la langue (qu’elle soit française ou espagnole) ! Bravo!
Écrire comme parler
La voix humaine tient une place privilégiée dans la communication radiophonique. À une certaine époque, j’ai travaillé à la radio; bulletins d’information, reportages, chansons…mais rien n’égale la voix humaine, non seulement elle a pour fonction d’assurer le contact avec les auditeurs mais encore de les maintenir, elle devient alors elle-même message. La radio a un langage propre fait de paroles. Écrire pour la radio, c’est écrire pour l’oreille; écrire comme on parle et laisser le texte couler.