Conclusion

En conclusion,  dans ce blogue, j’ai présenté Frañol radio comme un véhicule qui donne du temps et de l’espace à frañol, un nouveau code sociolinguistique qui se manifeste via la musique et la radio.  Frañol radio est une émission qui contribue à une reformulation de l’imaginaire identitaire latino-américain à l’extérieur de l’Amérique latine.  Il s’agit d’un phénomène sociolinguistique qui déplace les limites géographiques traditionnelles de l’Amérique latine pour la situer dans un nouveau quartier virtuel où la langue, le temps et l’espace reformulent le concept d’identité latino. Frañol radio est également une émission délocalisée qui vise les interstices culturels et linguistiques particuliers aux communautés des frontières ou borderlands.  J’ai aussi cité des extraits musicaux en frañol : des chansons d’artistes hispaniques qui chantent en français, des artistes francophones qui chantent en espagnol et quelques artistes qui chantent en frañol.  Il s’agit d’un mélange de rythmes latins; par exemple la bachata, la salsa, la cumbia, le reggaeton, le pop, etc., qui se mélangent avec d’autres rythmes qui ne sont pas d’origine hispanique.  Par ailleurs, Frañol est une émission de radio qui se passe dans une zone de contact linguistique et pour déchiffrer la totalité de l’émission, il faut comprendre les deux langues et aussi connaître les deux cultures.  L’émission de radio contribue à la naissance d’une citoyenneté culturelle latina/o.  La langue parlée devient un instrument virtuel qui traverse les barrières et les frontières du temps et de l’espace pour unir une communauté dispersée dans tout le pays.  L’émission est une programmation migrante; un jour elle est ici et demain elle se trouve dans un autre endroit.  À plusieurs reprises, il s’agit d’une émission qui fonctionne de manière pédagogique; elle présente une multiplicité de voix, soit de contact linguistique ou culturel, ou de manière sociale.  La diffusion permet à la communauté hispano-francophone d’être témoin de sa position sociale, culturelle et linguistique au Canada.  Frañol radio est en outre un texte radiophonique où l’auditoire peut observer la psychologie collective de la communauté hispano-francophone.  L’émission est un texte narratif avec une focalisation transnationale, translinguistique et transculturelle.  Tous ces facteurs permettent à la communauté de s’imaginer et se ré-imaginer, de se construire et se reconstruire dans un nouvel espace discursif.  Les divers types de métissages qui se passent dans le temps et dans l’espace de Frañol radio (soit de caractère identitaire, linguistique ou culturel) donnent aux études latino-québécoises une nouvelle route d’analyse.  Enfin, Frañol radio diffuse un nouvel espace discursif et culturel lié aux domaines des études latino-québécoises dans le Canada francophone.

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Frañol radio: une condition psychosociale

Frañol radio illustre une partie de la condition psychosociale de la communauté hispano- francophone.  Par exemple, dans la musique de style reggaeton, pop et hip-hop, il y a une masculinisation excessive et une objectification des femmes qui se présentent de manière récurrente.  La chanson « Oh la la »  de Papa A.P. en constitue un exemple :

Dans la parole de cette chanson, le chanteur, Papa A. P. exprime son désir sexuel pour une femme qui est détestée par les autres femmes.  Il s’agit d’un jeu entre quelques tropes : la femme pute, la femme vierge et le désir d’un homme qui désire la femme vierge, une princesse.  Dans « Le créateur littéraire et la fantaisie », Freud présente l’acte de jouer de manière analogue à la création littéraire ou artistique.  Freud trouve une activité analogue au processus de l’imaginaire exercé par l’écrivain dans le mécanisme de création et il prend l’enfant comme un exemple de ce processus.  Le père de la psychanalyse présente un monde de fiction où, selon lui, l’enfant crée un monde de fantaisie où les éléments du monde réel se réorganisent pour lui faire plaisir.  L’enfant exerce cette pratique dans le monde réel alors que l’adulte a besoin de cacher ses fantaisies.  La musique de Frañol radio met en contexte les histoires de ce qui peut être caché à l’intérieur de la psyché individuelle ou collective de la communauté.  La chanson précédente reflète justement le sexisme et le machisme de la communauté musicale.

Freud soutient par ailleurs qu’il y a une grande différence entre la vision de la réalité de l’enfant et celle de l’adulte.  C’est-à-dire que l’enfant n’a pas d’inhibition; contrairement à l’adulte qui doit s’abstenir.  En d’autres termes, à partir du moment où l’individu choisit de faire partie d’une communauté culturellement et linguistiquement hétérogène, l’imagination a divers filtres derrière lesquels elle peut s’exprimer.  Selon Freud, les écrivains (les artistes et les interlocuteurs dans le cas de Frañol radio) dans le processus de création créent un monde de fantaisie qui les sépare de la réalité.  Cette séparation libère l’imaginaire de l’artiste et incite la fiction.  Dans le cas de Frañol radio, il s’agit d’une fiction collective de frontières où beaucoup de narrations se mélangent pour construire un discours musical, translinguistique et transnational.  Tout à coup, les choses déplaisantes dans le monde réel deviennent plaisantes dans le monde de fiction narrative de Frañol radio, où le principe du plaisir musical domine dans l’imaginaire; les personnes s’introduisent dans un monde de fantaisie et de gratification via les diverses fictions intercalées et fusionnées.

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Frañol radio : un métissage culturel et une nouvelle citoyenneté

Frañol radio permet le développement d’un métissage culturel via le texte radiophonique et invite l’auditoire à éveiller une « citoyenneté culturelle latino-américaine ».  Judith Flores Carmona réfléchit sur le concept de « citoyen culturel latina/o »; elle soutient qu’indépendamment de leur statut d’immigrants, « la citoyenneté culturelle latina/o américaine » permet à la communauté latina de « s’organiser et de exercer leurs droits de citoyens en même temps que de rester ancrés dans leur culture identitaire latina [ma traduction] » (52).  L’idée d’avoir une citoyenneté culturelle déplace la définition de citoyenneté comme le gouvernement l’établit.  Ce concept de «citoyenneté culturelle» parmi les personnes d’origines latino-américaines offre autant d’espace que pour les personnes sans papiers qui ont été marginalisées dans la société.  Une citoyenneté culturelle donne aux latina/os la possibilité de se défendre contre l’hostilité.  Flores Carmona applique la théorie féministe Chicana / Latina pour analyser la façon dont l’éducation est transmise de manière orale chez les femmes latinas sous la forme de conseils, de témoignages sur la survie, et leur pouvoir intuitif.  Elle écrit: «ces concepts accentuent les façons dont beaucoup de Latines comprennent leur enseignement et l’apprentissage à travers les générations dans des espaces transnationaux [ma traduction]» (30).  Cette même pratique pédagogique où l’oralité est essentielle dans la formation et l’éducation de la communauté s’observe à Frañol radio quand quelqu’un est invité à partager une expérience éducative et sur les paroles des chansons qui se jouent dans l’émission de radio.  Les personnes d’origines hispaniques s’éduquent sur les différents rythmes latins d’autres parties du monde; c’est-à-dire que même dans la communauté latino-américaine, la communauté est extrêmement diverse, un Mexicain apprend d’un Argentin ou une Colombienne apprend d’une Latino-Québécoise.  La langue parlée devient un instrument virtuel qui traverse les barrières et les frontières du temps et de l’espace pour unir une communauté dispersée dans tout le pays. La chanson Clandestino de Manú Chao exemplifie le concept de citoyenneté culturelle de la communauté des sans-papiers :

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Frañol radio: zone de contacts linguistiques

Frañol radio est un véhicule médiatique qui donne du temps et de l’espace pour un métissage identitaire, un métissage linguistique, un métissage culturel et un métissage social.  C’est une émission de radio qui se passe dans une zone de contacts linguistiques et cette condition permet un métissage linguistique entre le français et l’espagnol.  Carmen Silva-Corvalán, dans Sociolingüística y pragmática del español, soutient que deux langues sont en contact quand elles sont utilisées dans le même espace géographique par une population bilingue ou multilingue.  En d’autres termes, quand deux ou plusieurs langues sont en contact, elles créent des effets particuliers sur toutes les langues concernées; ces effets incluent «la simplification, la généralisation excessive, le transfert, l’analyse, la convergence et l’alternance codique [ma traduction] » (272).  Ces éléments s’observent à propos de Frañol radio; certains sont plus évidents que d’autres.  L’alternance de codes linguistiques entre le français et l’espagnol (code switching) est l’élément le plus évident.  Silva-Corvalán explique que Pidgin est « une variété interlinguale, une langue mixte ou mélangée qui n’est pas acquise en tant que première langue par n’importe quel groupe social [ma traduction] » (290).  Quand un pidgin se développe dans un système linguistique avec un vocabulaire riche et complexe de manière morphologique, syntaxique et qu’il est acquis comme une langue maternelle par un groupe de locuteurs, cela devient du créole.  Dans le cas de Frañol radio, les interlocuteurs utilisent les deux langues pour communiquer; par exemple, dans la chanson suivante, la caractéristique la plus marquée est l’usage du « code switching ».  Un élément important de cette chanson est l’union du Québec avec El Salvador.  La chanson est un duo qui combine le rap, le hip-hop, le jazz, le pop et la trompette.  Il s’agit de la pièce « El verso » de L’ouragan Tropical.

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Frañol: une relation de pouvoir linguistique horizontal

Rappelons-nous que l’hypothèse centrale de ce blogue soutient que Frañol radio donne du temps et de l’espace pour un métissage identitaire, linguistique, culturel et social.  Hugh Hazelton examine les différentes techniques multi linguales que les écrivains d’origine hispanique utilisent au Canada à travers l’histoire.  Dans « Polylingual Identities » Hazelton décrit une technique linguistique et littéraire utilisée par quelques écrivains latino canadiens:

Hispanic-Canadian writers are proud of their linguistic heritage and almost invariably want to maintain their ability to write in Spanish: there is no hint of “vertical” translation here, of giving enhanced prestige to English or French, but rather of establishing a linguistic relationship of horizontality, reaching out to explore the possibilities of expression in another language of equal importance and perhaps also to understand what it is like to write in the tongue of the Other. In this way, the multilingual author will be able to inhabit multiple selves and speak and create in an adopted language in order to fully experience it as if it were his or her own, thus transpropriating linguistic access to the Other as an equal rather than appropriating it in a hierarchical sense.  (225-226)

Hazelton explique bien que quelques écrivains et écrivaines d’origine hispanique traitent leurs différentes langues de manière égale, c’est-à-dire qu’il existe une relation de pouvoir linguistique horizontal qui considère l’usage de la langue sans avoir une vision hiérarchisée : toutes les langues ont la même valeur dans une même page.  Cette conception de la langue s’observe avec l’usage des différentes langues intercalées, fusionnées, et transformées dans les paroles des chansons de personnes qui chantent en frañol.  Bien que cette méthode ait des implications plus profondes comme des buts mercantiles, l’espagnol fusionne avec le français pour lui donner une place et un espace dans la culture populaire hispano-francophone.  La chanson suivante exemplifie cette condition de pouvoir linguistique horizontale; il s’agit de la chanson « Tourbillon » de Soha.

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Frañol radio: un métissage discursif, culturel et sociolinguistique

L’espace d’analyse culturelle de Frañol radio est inscrit dans le cyberespace. Cette technologie provoque un changement d’ordre culturel; cet ordre est influencé par des facteurs comme la tension entre les frontières, l’immigration, les fractures sociales et économiques, l’évolution technologique et l’apparition de nouveaux moyens de représentation et de communication. Je présente Frañol radio comme un véhicule du frañol, un code sociolinguistique qui contribue à reformuler l’imaginaire identitaire latino-américain via la langue.  Ce phénomène sociolinguistique déplace l’Amérique Latine de ses limites géographiques traditionnelles pour la situer dans un nouveau quartier virtuel où la langue, le temps et l’espace donnent des nouvelles pistes de réflection sur l’identité latino américaine à l’extérieur de l’Amérique Latine.  Je soutiens que Frañol radio est un véhicule médiatique qui donne du temps et de l’espace pour un métissage identitaire, un métissage linguistique, un métissage culturel et un métissage social.  Je suis conscient que ce travail est schématique; il est nécessaire de continuer la recherche de Frañol radio pour donner des précisions.  Cependant, Frañol est une émission de radio délocalisée qui se trouve entre les interstices culturels et linguistiques distinctifs des communautés de frontières ou de borderlands.  La programmation de cette émission de radio est concentrée sur la diffusion de musique en espagnol, en français et en « frañol » (un mélange de ces deux langues).  Il s’agit d’un amalgame d’éléments qui produit un métissage discursif, culturel et sociolinguistique.  Frañol radio est dirigé par Hugo qui présente deux heures de programmation.  La programmation comporte : de la musique et des émissions qui reçoivent des invités qui parlent d’un thème particulier lié à la communauté hispano-francophone.

Voici la pièce « Chanson d’amour » de Castel Feat Denise; une chanson style bachata en français:

 

 

Je vous donne les coordonnées de Frañol radio :

 

http://franolradio.wordpress.com/

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La musique à Montréal

On ne peut pas parler de la radio sans faire référence à l’histoire de la musique, spécialement à Montréal, un centre culturellement important pour la production, la diffusion et la distribution de la musique francophone au Québec.  Dans « A History of Music in Montreal », Thomas Cummins-Russell explique que l’Église catholique a beaucoup influencé la musique après la fondation de Montréal.  Selon Cummins-Russell, les quelques évènements importants dans l’histoire de la musique à Montréal sont : la fondation du Theatre Royal (le premier bâtiment consacré aux spectacles de musique, la Academy of Music et le Monument national.  Cummings-Russells soutient qu’au XIXe siècle, des hôtels et des théâtres ont facilité la diffusion musicale; le McGill University Conservatorium en 1904 et le Conservatoire national de musique en 1905 ont révolutionné la culture musicale de la ville.  Dans les années 1920, l’immigration de personnes d’origine africaine du sud des États-Unis a amené la musique de style Jazz.  Bien qu’il leur était interdit de jouer dans le Uptown, la section nord-ouest de Montréal, ils sont restés sur la rue Saint-Antoine et vers l’est du boulevard Saint-Laurent.  Le Rockhead’s Paradise, ou Little Burgundy, est devenu un endroit central de production de Jazz.  Cummings-Russells mentionne que du début du XXe siècle jusqu’à 1950, la vie nocturne dans les night-clubs a été importante, car la ville de Montréal était le lieu de référence au Canada en matière de musique.  Cummins-Russell ajoute qu’après la Seconde Guerre mondiale, il y a eu un moment d’intégration raciale ou les musiciens blancs et nègres se sont mélangés pour jouer dans les night-clubs de Uptown.  Cette période de temps a été marquée par le crime organisé.  En 1954 Jean Drapeau a nettoyé la ville et cela a eu un impact négatif dans le milieu de la musique.  La télévision est arrivée à Montréal en 1952 et le magnétophone est apparu dans les années 1960.  Ces deux évènements ont affecté la musique et les musiciens se sont intéressés aux domaines de la radio et la télévision.  Le déclin de la musique en direct à Montréal a commencé quand le pouvoir économique de Montréal a migré vers Toronto.

Pour terminer, je vous laisse avec une chanson représentative de Frañol radio.  La pièce s’intitule « Emigrante del Mundo » de Lucenzo.  Dans les prochaines entrées j’évoquerai des pistes de réflexion au sujet de la musique et le contenu de Frañol radio. 

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Frañol radio, un rapproche musicale

Frañol est une émission de radio délocalisée qui se trouve entre les interstices culturels et linguistiques distinctifs des communautés de frontières ou de borderlands.  La programmation de cette émission de radio est concentrée sur la diffusion de musique en espagnol, en français et en « frañol » (un mélange de ces deux langues).  Il s’agit d’un amalgame d’éléments qui produit un métissage discursif, culturel et sociolinguistique.  Frañol radio est dirigé par Hugo qui présente deux heures de programmation.  La programmation comporte : de la musique et des émissions qui reçoivent des invités qui parlent d’un thème particulier lié à la communauté hispanique.

La musique est l’élément le plus distinctif de Frañol radio.  Cela nous aide à comprendre l’imaginaire de la communauté latino-américaine hispano-francophone.  Dans Origins of Music, Nils Lennart Wallin et Bjorn Merker soutiennent que la musique et la conduite humaine sont entrelacées.  Les auteurs affirment que pour comprendre l’évolution humaine, il faut aussi prendre en considération l’évolution de la danse et celle de la musique.  La musique, comme la langue, doit être prise au sérieux.  C’est-à-dire, l’évolution des cordes vocales,  l’expansion et l’asymétrie du cerveau, la fonction cognitive, la syntaxe, les gestes et les neurones sont tous des facteurs importants pour déchiffrer le processus de la langue et de la musique.  De plus, la musique aide à percevoir l’immigration de l’être humain et l’histoire des contacts culturels ; en d’autres termes, elle peut contribuer à comprendre l’évolution humaine.  Nils Lennart Wallin et Bjorn Merker affirment que la « biomusicologie » permet l’étude de divers facteurs comme l’évolution et les origines de la musique, l’analyse du mécanisme cognitif, la production et la perception de la musique, aussi bien que l’évolution ontogénique de la capacité musicale, l’étude de certaines fonctions et l’usage de la musique.  Cependant, l’évolution de la musique a de différentes théories; entre ces hypothèses se trouvent : la sélection naturelle et sexuelle des animaux,  la coordination, la cohésion et la coopération des groupes sociaux, la communication pour la survie de groupes vivants et le lien entre la langue et la musique comme mécanisme de communication. Sans doute, la musique de Frañol radio nous aide à connaître la communauté hispano-francophone de Montréal.

Pour terminer, je vous pose quelques questions qui me permettront de recueillir de l’information pour ma recherche : avez-vous eu l’occasion d’aller danser dans des boîtes de musique latine à Montréal?  Quels endroits connaissez-vous? Frañol, comme code sociolinguistique m’intéresse beaucoup.  Je l’ai écouté dans les restaurants hispaniques par exemple ; j’aimerais étudier de manière ethnographique et anthropologique, la manifestation de frañol via la musique et la danse dans un contexte social latino-québécois.

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La radio et la littérature

Pour lier Frañol radio avec les études littéraires et culturelles, il est important de remettre en question les frontières traditionnelles de la littérature.

Richard Hughes, dans « The Second Revolution: Literature and Radio », explique que l’effet de la radio sur la vie contemporaine est important: il suggère même que la radio a engendré une « révolution » par rapport à la littérature en particulier. Il fait valoir que de nos jours les auteurs écrivent pour l’oreille autant que pour l’œil, et il suggère que « ce serait certainement le résultat de plus d’avantages à la radio, car de cette façon toute la littérature deviendrait un matériau apte à la radiodiffusion [ma traduction] » (398). En ce qui concerne la radio et le théâtre, sous un autre angle, celui de la réception, Frances Gray, dans « The Nature of Radio Drama» affirme que « la scène de la radio est l’obscurité et le silence, l’obscurité [je dirais l’illumination] du crâne de l’auditeur [ma traduction] » (49) et stipule que lorsqu’une personne a l’expérience de la radio « il [ou elle] porte la scène avec lui [ma traduction] » (49) En d’autres mots, l’auditeur imagine la scène dans son cerveau. Gray soutient qu’il existe deux caractéristiques principales à la radio. La première est la « flexibilité de scène sonore », une qualité qui transporte des personnes à travers les frontières du temps et de l’espace. Le deuxième aspect important de la radio est «l’intimité»; cela crée l’enthousiasme et incite la participation de l’auditoire. Gray soutient que la radio permet à l’auditoire de produire une scène de théâtre à l’intérieur de sa tête, où «l’auditeur ne crée pas seulement la narration, mais l’ensemble du système dans lequel le récit prend forme dans le monde [ma traduction] » (Gray 76). L’auditeur, en d’autres termes, est créatif. Il ou elle concrétise le récit de manière performative, et invisiblement construit un monde imaginaire dans lequel ce récit peut se produire.

Pour terminer cette seconde entrée, je vous pose une question pour réfléchir sur la connexion entre la radio et la littérature.  Que pensez-vous de l’affirmation de Richard Hughes qui explique que les auteurs de nos jours écrivent pour l’oreille autant que pour l’œil?

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La radio: un peu d’histoire

La radio m’intéresse beaucoup parce qu’elle a le pouvoir d’unir diverses populations dispersées dans un territoire.  Dans le cadre de mon mémoire de maîtrise, j’analyserai Frañol radio. Pour débuter ce carnet de recherche, je donnerai ici quelques éléments d’histoire au sujet de la radio.

La radio a été un puissant moyen transfrontalier qui a permis de réunir géographiquement et nationalement des populations diverses. Ses origines remontent au 12 décembre 1901, date où quand Marconi a envoyé un message en code Morse de l’Angleterre à Saint John, Terre-Neuve. Il s’agit de l’inauguration de ce que nous appelons la communication wireless; un procédé transatlantique de communication sans fil.  Cette innovation a permis à David Sarnoff de recevoir les noms des survivants de la catastrophe du Titanic le 14 avril en 1912, et elle a aussi permis de connaître les résultats de l’élection présidentielle entre Jean Calvin et Warren Harding, aux États-Unis, le 2 novembre 1920. Susan Merrill Squier écrit, dans Communities of the air, radio century, radio culture, que: «l’invention de Marconi a rendu possible le sauvetage de près de neuf cent vies par le Carpathia, le seul navire à recevoir des signaux du Titanic […]. La loi sur la radio en 1912 a répondu à la tragédie du Titanic en donnant priorité sur toutes les autres communications sans fil; la loi a exigé l’obtention d’une licence de tous les opérateurs sans fil [ma traduction] » (11).  E. Austin Weir, dans The Struggle for National Broadcasting in Canada, raconte que la radiodiffusion au Canada a commencé avec quelques émissions de test en 1919 réalisés par la Canadian Marconi Company de Montréal; également, quelques programmations régulières ont commencé en décembre 1919 par la même entreprise et en 1922 la diffusion avait été définitivement établie dans tout le pays.   Austin Weir écrit que «La station Marconi était XWA, maintenant CFCF, et l’émetteur était situé dans leur nouvelle usine à 173, rue William, Montréal. L’opérateur a été J.V. Argyle, maintenant avec le ministère de la Défense nationale à Ottawa [ma traduction] » (1).  Du côté musical, le 20 mai 1920, un programme spécial avec un orchestre et la soliste Dorothy Lutton a été diffusé par XWA, au moment où se déroulait la réunion annuelle de la Société royale du Canada au Château Laurier, à Ottawa.  Ces événements ne sont que quelques faits historiques importants de ce qui est connu comme l’«âge d’or» de la radio, c’est-à-dire la période qui précède l’invention de la télévision.  Garratt explique, dans The Early History of Radio: from Faraday to Marconi, que : « Le succès de Marconi est en grande partie parce que son travail était fondé sur des bases très importantes qui avaient été établies dans les années précédentes par quelques-uns des plus grands scientifiques et mathématiciens du XIXe siècle. Parmi eux se trouvent Faraday, Maxwell, Hertz et Lodge [ma traduction]» (1).

Pour terminer, je pose quelques questions : quelle place la radio occupe-t-elle dans votre vie quotidienne?  Quand écoutez-vous la radio?  Quelles sont vos émissions de radio préférées?

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