«En l'associant à l'idée de désastre, il est facile de voir le feu comme un élément destructeur, surtout dans le cas de l'incendie d'un musée. Pourtant les effets associés au feu ne sont pas uniquement néfastes: un côté purificateur et régénérateur peut lui être attribué. Il s'agit de penser au phénix, par exemple. À cet égard, le motif de l'incendie volontaire peut prendre plusieurs significations dans une œuvre de fiction, dépendamment de l'objet ou de l'édifice détruit et des liens entre ces derniers et l'incendiaire.
Dans le cas qui sera étudié dans cette communication, ce sont des musées qui sont en flammes et nous verrons comment leur destruction couvre des enjeux plutôt complexes. Ces musées à venir qui sont réduits en cendres sont, d'une part, la maison située à Sioux Junction de Thomas Obomsawin, peintre canadien fictif de renommée mondiale dans laquelle était conservée plusieurs œuvres de celui-ci, et, d’autre part, le futur musée de Pleggah, en banlieue des ruines de Carthage en Tunisie. Ces futurs temples de l'art et du savoir sont incinérés dans la fiction sous la plume respectivement de Daniel Poliquin dans L'Obomsawin en 1987 et d'Alain Nadaud dans Auguste fulminant paru en 1997.»