La transmission du goût de la lecture et le développement de la sensibilité esthétique constituent des enjeux majeurs de la formation des jeunes lecteurs. Conçu d’abord comme le fondement du développement chez le lecteur d’habiletés à déchiffrer, à interpréter et à analyser le texte littéraire, le plaisir de la lecture favorise aussi «la motivation et la mémoire, construit la sensibilité et la culture littéraire».

Si le plaisir demeure, pour de nombreux professeurs et didacticiens, un argument de fond pour plaider en faveur de la lecture à l’école, il reste néanmoins une finalité rarement atteinte dans les cours de français au collégial. Le manque d’appétence des élèves pour la lecture en général pose un défi de taille aux spécialistes de l’enseignement de la littérature qui se demandent, en effet, comment aider les jeunes lecteurs à percevoir le pacte esthétique que suppose le texte littéraire? Or, peut-on surmonter réellement les difficultés et franchir les seuils de complexité faisant obstacle au plaisir si l’on ne connaît ni les attentes ni les goûts de ces lecteurs? Selon mon hypothèse, la verbalisation des émotions et des impressions liées à la lecture apparaît nécessaire à la construction du sens du plaisir de lire à l’école.

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