L’autiste oblige à penser les frontières de la normalité. On prend parfois pour un idiot (au sens latin), celui qui est d’abord un sujet singulier (au sens grec, cette fois), à peine différent en apparence et qui agit comme s’il était notre double situé derrière une vitre translucide. En littérature, c’est souvent lorsque le cas n’est pas diagnostiqué (qu’il ne se présente pas comme un «cas», justement) qu’il apparaît le plus intéressant, car à ce moment le texte en devient d’autant plus étrange. L’autisme n’est plus alors l’occasion d’une mise en scène psychologique, mais une figure, une possibilité interprétative. C’est dans cette perspective qu’est examiné le roman de Yoko Ogawa, Parfum de glace.
OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN