Cahiers Figura

Présentation de l'ouvrage

L'ouvrage que nous proposons ici se penche sur ce qui constitue, discursivement et culturellement, un «lieu». La prémisse principale du séminaire de Daniel Chartier, à la source de cette réflexion, est que le lieu, qu'il existe géographiquement ou non, est avant tout «une idée de lieu», se composant de la somme des discours produits sur lui -discours littéraires bien sûr, mais également diverses représentations issues tant de la culture restreinte que de la culture populaire. Le lieu sera ainsi abordé comme un signe, susceptible de révéler les valeurs et les contradictions de ceux qui l'érigent, l'habitent ou le pratiquent.

Approche bioculturelle de la création littéraire, un darwinisme relatif

Dans ce collectif d’articles, une majorité d’auteurs adopte une posture critique sévère envers le darwinisme littéraire. Il faut l’admettre, tant par sa prétention à la scientificité que par sa tendance à favoriser la négation des théories poststructuralistes, le darwinisme littéraire se présente comme une offre hostile, proposant d’inféoder la théorie littéraire aux sciences soi-disant objectives.

Quelques variations sur le darwinismes. Le bioart et ses mises en culture du vivant

Les protagonistes du bioart ont véritablement donné corps à l’idée d’une modulation du vivant à des fins purement artistiques et esthétiques. Ces artistes transforment plantes, animaux et matières biologiques en matériaux à création: «[t]ransgenèse, culture de tissus, hybridation ou sélection végétale ou animale, homogreffes, synthèses de séquences d’ADN artificielles, neurophysiologie [et] technologies de visualisation de la biologie moléculaire» sont désormais considérés comme de nouvelles techniques.

Au royaume de la survie, le mieux adapté est roi. Évolution et désévolution dans «Hothouse» de Brian Aldiss

Si la littérature s’intéresse régulièrement au darwinisme, mettant en scène tant Darwin que ses recherches et ses théories, il ne va pas de soi qu’inversement la biologie évolutionniste s’intéresse à la littérature. Celle-ci serait-elle une stratégie adaptative de l’humanité? Si la question mérite sans doute qu’on s’y attarde, concerne-t-elle la critique littéraire?

Victimes d'eux-mêmes ou de l'espèce? Darwin et les suicidés du roman naturaliste

Darwinisme et littérature naturaliste vont de pair, semble-t-il. Le grand monument littéraire de cette école, «Les Rougon Macquart» d’Émile Zola, qui raconte en vingt volumes parus de 1871 à 1893 l’Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire, constitue sans doute la principale pièce à conviction d’une telle affirmation.

Darwinismes littéraires. L'ancien et le nouveau, leurs présupposés et leurs limites

On voit aujourd’hui revenir en force des applications du modèle évolutionniste aux sciences humaines et plus particulièrement à l’étude de la littérature (théorie, critique, histoire) et il me semble qu’un antécédent notable peut nous éclairer sur la portée et les limites de ces essais méthodologiques.

À qui la faute? une lecture de la pratique analytique évolutionniste

En 2011, Joseph Carroll consacre un article à «Wuthering Heights». Il s’ouvre sur l’idée maîtresse que même si le roman d’Emily Brontë, selon les chercheurs, résiste à toute interprétation réductrice, il est possible d’en «pénétrer le mystère» une fois pour toutes: «Il n’est pas obligatoire de laisser le roman de Brontë dans la catégorie des mystères impénétrables.»

Choper le virus

Dans l’introduction de «The Literary Animal», qu’il codirige avec David Sloan Wilson, Jonathan Gottschall décrit sa «découverte» de la théorie de l’évolution et sa pertinence en études littéraires. Le spécialiste des récits homériques offre candidement une métaphore: «J’ai chopé le “virus évolutionniste”en 1996, durant ma deuxième année d’études supérieures dans le département de littérature de l’Université de Binghamton».

Introduction. Ciel, mon Darwin!

De toutes les figures marquantes du monde scientifique en Occident, Charles Darwin est une des plus effacée. C’est pourtant celle qui aura été la plus investie par les écrivains, si on excepte Albert Einstein. On comprendra que ce phénomène tient moins à sa vie, fort casanière sauf pour les cinq années de son voyage sur le Beagle, qu’à ses théories.

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