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Recherche dans la bibliographie: littérature, création
Les procédés autogénérateurs qui régissent le roman de Robbe-Grillet sont ici considérés en terme ludique. L'enjeu du roman, pour le lecteur, serait de mettre à jour les règles qui déterminent le jeu des éléments romanesques. Délaissant l'illusion référentielle au profit du ludisme, l'auteur relève dans les romans de Robbe-Grillet le "game" et le "play" de Winnicott ; le lecteur ne pourrait découvrir un système de règles applicable à l'ensemble de l'œuvre. L'enjeu du texte serait donc de faire jouer les assisses du roman classique.
Wilson fait le point sur l'utilisation des concepts de "play" et de "game" et recense leur occurrence chez plusieurs théoriciens. Le jeu est considéré en fonction de son omniprésence dans le discours philosophique, au niveau de l'éducation ou du jeu des enfants en psychologie, son acception psychanalytique, l'analogie littérature-jeu, l'invention de la théorie du jeu en mathématique, etc. Cette dernière aurait incité la critique, selon Wilson, à tenter de saisir le phénomène littéraire en terme ludique.
L'auteur se propose d'approfondir la dimension ludique inhérente à l'œuvre de Perec, fondée sur l'application systématique de règles lors de la création. Ces contraintes, pour Perec, ne constitueraient pas la finalité de son écriture. L'analyse révèle que c'est la thématique de l'absence qui est au centre de l'œuvre. Chouraqui souligne également l'analogie entre la démarche de Pérec et le traitement de texte informatique.
Caldwell considère Robbe-Grillet comme un jalon important de notre époque caractérisée par la prédominance du ludique. Il élabore une analogie entre le nouveau-roman et le jeu : règles de composition, personnages-pièces manipulés par la narration, etc. Il désigne avant tout un jeu effectué par le romancier au moment de la création et réactualisé par la lecture. Deux structures ludiques sont convoquées à des fins d'analyse : le système de règles et la mise en place d'une opposition (agon).
L'auteur recense certaines pratiques littéraires (aphorismes, jeux de mots, ironie) qui relèveraient les traces du mouvement de l'esprit, mouvement assimilé au jeu des intellectuels. Le jeu du Scriptor Ludens, selon Steele, tient en fait à son adhésion plus ou moins grande aux conventions littéraires de son époque. L'auteur s'intéresse en particulier à Montaigne et à la poésie. L'esprit en jeu de l'auteur se traduirait de façon privilégiée dans la métaphore. Enfin, Steele associe l’intertextualité à une manifestation importante du jeu de la littérature.
L'auteur propose de considérer les fictions littéraires comme une variété de jeux, en fonction de leur contenu cognitif et des besoins intellectuels qu'elles accommodent. Il met en place trois composantes des jeux-simulations, artistiques ou autre : le topos, le nomos et le logos. Le premier terme désigne l'espace sous-tendu par la narration. Il est souvent contraint par les exigences de la fiction ou des règles du jeu.
Exploration de la figure du jeu chez Barthes en tant que solution à la crainte de voir sa pensée figée et institutionnalisée. L'essai critique est le lieu privilégié où le jeu infini de la création de sens se substitue à la fixation d'un sens univoque. Le rejet de la doxa, de l'autorité interprétative et la libération du langage de ses attributs référentiels constituent pour Barthes le jeu libre, un foisonnement de signification qui engendre la jouissance ultime.
Analyse des procédés textuels déployés par Calvino et Barth, en tant que mise en évidence des possibilités ludiques du processus créatif, autant chez l'écrivain que chez le lecteur. La prolifération des allusions et des variations sur les thèmes canoniques reconnus par le lecteur, le jeu de l'intertextualité, couplé avec les autres lieux communs de la postmodernité, constituent la pierre d'assise de l'analyse.
Analyse du jeu avec la textualité entrepris par Allais, caractérisé notamment par la parodie des règles discursives et autres codes littéraires. Ses jeux de mots, souligne Defays, deviendraient pour le lecteur une énigme à résoudre. Si certains procédés sont hermétiques et excluent quelques lecteurs, Allais aurait cherché avant tout à développer une complicité avec ces derniers, dépaysés sous le mode ludique par la transgression des normes, le bricolage générique, etc.