Les textes sur ce site sont mis à votre disposition pour votre usage personnel seulement, et non pour redistribution. Veuillez contacter les éditeurs pour toute permission additionnelle quant à l'utilisation de ces articles.
pages visitées depuis le 23/01/2007.
Recherche dans la bibliographie: réception, étude du jeu
L'auteur s'intéresse à la place du jeu dans l'œuvre romanesque de Michel Tournier - en premier lieu les jeux auxquels s'adonnent ses personnages, mais aussi le dialogue ludique qu'entretient Tournier avec son lecteur. Krell s'intéresse également à l'humour chez Tournier («humour blanc») - humour qu'impliquerait le ludisme.
L'article recense les aspects ludiques du film de Tykwer, et fait du jeu son principe unificateur. En soulignant le thème principal (temps et déterminisme), le principe formel dominant (la dialectique), de même que les systèmes narratifs convoqués par le film (l'histoire d'amour et le conte de fée), l'auteur se propose de dégager certaines des règles du jeu auquel Tykwer convie le spectateur.
Les procédés autogénérateurs qui régissent le roman de Robbe-Grillet sont ici considérés en terme ludique. L'enjeu du roman, pour le lecteur, serait de mettre à jour les règles qui déterminent le jeu des éléments romanesques. Délaissant l'illusion référentielle au profit du ludisme, l'auteur relève dans les romans de Robbe-Grillet le "game" et le "play" de Winnicott ; le lecteur ne pourrait découvrir un système de règles applicable à l'ensemble de l'œuvre. L'enjeu du texte serait donc de faire jouer les assisses du roman classique.
Wilson fait le point sur l'utilisation des concepts de "play" et de "game" et recense leur occurrence chez plusieurs théoriciens. Le jeu est considéré en fonction de son omniprésence dans le discours philosophique, au niveau de l'éducation ou du jeu des enfants en psychologie, son acception psychanalytique, l'analogie littérature-jeu, l'invention de la théorie du jeu en mathématique, etc. Cette dernière aurait incité la critique, selon Wilson, à tenter de saisir le phénomène littéraire en terme ludique.
Constatant l'importance acquise par la notion de jeu dans le discours de la critique littéraire, Wilson tente de cerner les similitudes et différences entre deux sous-concepts de la famille cognitive du jeu : le carnavalesque bakhtinien et la déconstruction telle que définie par Derrida. La transgression des conventions narratives est ici considérée comme un jeu avec les prédispositions du lecteur. Selon les points de vue, ce jeu est amorcé par l'auteur ou démontre tout simplement le jeu inévitable du langage lui-même, acception typiquement post structuraliste.
Analyse du texte de Breton à la lumière de son rejet des conventions bourgeoises du roman classique. Le jeu considéré ici englobe donc l'ensemble du phénomène littéraire. "Nadja", malgré son discours métafictionnel et son refus de l'illusion référentielle, ne peut se soustraire de certaines conventions dans l'acte même de les refuser et s'inscrit ainsi dans la tradition romanesque, selon l'auteur. Breton fait de "Nadja" un champ de bataille entre le roman et l'anti-roman qu'il souhaite élaborer.
Caldwell considère Robbe-Grillet comme un jalon important de notre époque caractérisée par la prédominance du ludique. Il élabore une analogie entre le nouveau-roman et le jeu : règles de composition, personnages-pièces manipulés par la narration, etc. Il désigne avant tout un jeu effectué par le romancier au moment de la création et réactualisé par la lecture. Deux structures ludiques sont convoquées à des fins d'analyse : le système de règles et la mise en place d'une opposition (agon).
L'auteur fait émerger la dimension politique, occultée selon lui, dans la pensée de Wolfgang Iser. L'insistance de ce dernier sur le concept de jeu et du « comme si » ne constitue pas un désengagement, selon l'auteur, mais ouvre la voie à une activité sociale qui faciliterait l'usage productif de différences autrement irréconciliables entre les hommes pour créer des formes de communautés. Pour Iser, la représentation n'est pas le miroir de la réalité, mais un jeu avec le donné. Il emprunte a Gadamer la notion du mouvement de va-et-vient désincarné qui définirait le jeu.
Hutchinson, considérant la réflexion sur la notion de jeu entreprise depuis Schiller, constate l'indifférence manifeste des grands théoriciens en regard d'un aspect ludique de la littérature, aspect qu'il se propose ici de catégoriser. Sans étudier en profondeur ses nombreux exemples, il dégage quatre principales catégories où se recoupent divers moyens, mis en œuvre par un auteur, afin de susciter chez son lecteur une activité ludique : l'énigme, le parallèle, les dispositifs narratifs, et le signalement d'un jeu.