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Académie des goélands, académie des mouettes

Définition

«J'ai pensé autrefois à fonder / une Académie des goélands / (suivant en cela / un ancien modèle chinois) / dans un seul but: / redire le monde / parole d'aurore / grammaire de pluie, d'arbre, de pierre / je peux concevoir des goélands noirs / et des corbeaux blancs / (racistes s'abstenir) / oui, le corbeau aurait sa place / à l'Académie des goélands / il en serait le membre croassant / mais ce projet est parti avec le vent / et j'ai échoué / les ailes brisées / sur une île glacée», Atlantica, p. 23.

 

«On voit la difficulté de penser le taoïsme. Ni philosophie, ni religion, ni science, mais participant par certains côtés à ces trois manières de voir, le taoïsme est encore autre chose. Pour le désigner, un terme poétique, sans trop d'attaches disciplinaires, conviendrait sans doute mieux, mais il faut encore le trouver. L'invention de tels termes, pour définir, ou plutôt pour nous laisser passer dans l'espace qui, potentiellement, s'ouvre pour nous aujourd'hui, est sans doute notre tâche principale - la tâche de ce que l'on pourrait appeler, pour reprendre un vieux terme taoïste, l'Académie des mouettes», Une apocalypse tranquille, p. 199.

Citations

«Avec un humour peut-être similaire / je me suis appelé / à différentes époques et dans des contextes divers / Maître de Désagrégation / au collège Archipélagique / ou Professeur d'Erotocosmologie / à l'Académie des Goélands», Les rives du silence, p. 265.

 

«Dans les aubes de l'été / dans les soirs dorés de l'automne / dans les brumes glacées de l'hiver / à l'instar de ces vieux taoïstes / qui fondèrent l'Académie des Goélands / (un oiseau et un oeil, un oiseau et un œil / l'idéogramme pour monastère) / une académie sans murs / contemplation active: pas d'idéaux, pas d'idoles / et pas de projections trop rapides / trop personnelles, trop poétiques / plutôt des reconnaissances de longue portée / dans l'espace et dans le temps», extrait de «Finisterra, ou la logique de la baie de Lannion», Cahiers de géopoétique, n°2, p. 156 (poème repris dans Les rives du silence, p. 159-163).

 

«Et, dès ce jour, je fonde l'Ecole de l'anorak, basée sur l'idée de haïku-walking (la “promenade-haïku“). Cette école constituera la section ambulante de l'Académie des goélands, consacrée à l'écologie de l'esprit, à la philosophie naturelle, et à la préservation poétique du monde», L'anorak du goéland, préface.

Commentaires

En 1987, lors d'un entretien, Kenneth White indiquait: «Je commence aussi à penser à mettre sur pied autre chose… L'Académie des goélands, comme son nom l'indique, reste dans l'air, mais j'aime bien aussi de temps en temps, m'activer sur le terrain», Le lieu et la parole, p. 26. Quelques années plus tard, l'auteur confiait: «Quant à l’Académie des Goélands, dont j’ai trouvé la notion dans un vieux texte taoïste chinois, pas de projet pour elle. Elle existe, non pas dans l’éternité, mais dans la mouvance insondable des choses… C’est l’Institut international de géopoétique qui est, si l’on veut, la concrétisation sociale de cette académie cosmique, qui a un projet: celui du renouvellement du terrain culturel», Chemins d'étoiles, n°4, Automne-Hiver 1998, p. 35.

 

La deuxième partie du recueil Les rives du Silence a pour titre Actes de l'Académie des goélands et comprend entre autre le poème «Premier colloque de l'Académie des Goélands», Les rives du silence, p. 131.

Cheminement critique

Anne Bineau, «De l'Académie des Goélands à l'Institut international de géopoétique» dans Horizons de Kenneth White, p. 62-67; Marie-Luise Latsch, «Kenneth White et la pensée taoïste» dans Kenneth White et la géopoétique, p. 95-109; Le monde ouvert de Kenneth White, p. 134.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

Atlantica, p. 23; Une apocalypse tranquille, p. 199; Dérives, p. 152; Le lieu et la parole, p. 26; Le poète cosmographe, p. 174; Les rives du silence, p. 131, 165, 265; Cahiers de géopoétique, n°2, p. 156; L'anorak du goéland, préface.

Aire la plus difficile

Définition

«L'expérience du néant ne mène pas nécessairement à s'enfermer dans le nihilisme, ni à réagir contre le nihilisme en s'accrochant à de vieilles valeurs. Le passage par le dénuement, la désertification peut mener à une expérience renouvelée, à une vision claire et nue, du monde. Il est très difficile de trouver le langage de cette vision. Le deuxième livre de poèmes que j'ai publié, le dernier à paraître en Grande-Bretagne, s'intitulait justement The Most Difficult Area, "la région la plus difficile"», Le poète cosmographe, p. 198.

Citations

«Ils furent suivis, un an plus tard, par un livre de poèmes qui portait le titre significatif de The Most difficult Area ("l'aire la plus difficile"). C'est que, de plus en plus, l'important pour moi était de pénétrer dans "une aire", et non pas seulement d'entasser "de la littérature"», Le livres des abîmes et des hauteurs, p. 16.

«Ces voyageurs, qui sont passés par toutes les vicissitudes de l'Occident moderne et en sont sortis dépouillés du bagage encombrant de l'espoir, appelons-les les surnihilistes. Ils touchent du pied les assises rocheuses de l'être, c'est à dire un sol nettement défini, si dénudé soit-il. En fait, c'est cette nudité qu'il leur faut, ce dépouillement, c'est la seule chose qui satisfasse leur besoin d'aller plus loin que leur racines et de voir au plus profond de leur nature. Ce qui retient leur attention, c'est cette "zone difficile", et d'autres comme elle: l'Urgrund de Boehme, la sunyata bouddhiste. Mais si ces espaces extrêmes les attirent, ces surnihilistes ne sont pas pour autant des adeptes de l'ascétisme, mais plutôt de l'eros», La figure du dehors, p. 168.

«Deux ans plus tard, encore des poèmes avec The Most difficult Area. Et c'est en entrant dans la "région difficile", que j'ai quitté la Grande-Bretagne», Le poète cosmographe, p. 94.

Commentaires

Se rapporter au poème «L'espace le plus difficile» dans le recueil Terre de diamant, p. 81.

Cheminement critique

Olivier Delbard: «Cette exploration géographique du Nord devient presque par nécessité méta-géographique, et le poète-penseur pénètre alors dans "l'espace le plus difficile" qui requiert une extrême disponibilité du corps et de l'esprit ainsi qu'une “écoute radicale" du monde», «Les “signes sauvages" du Japon» dans Le monde ouvert de Kenneth White, p. 210; Pierre Jamet, Le local et le global dans l'oeuvre de Kenneth White, p. 207.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

Le livre des abîmes et des hauteurs, p. 16; La figure du dehors, p. 168; Terre de diamant, p. 80-81; Le poète cosmographe, p. 94, 198.

Anarchiste de l'aurore

Définition

«"L'anarchiste de l'aurore", comme "l'esprit nomade" qui donne son titre au livre d'essais où cet anarchiste est présenté, est l'une des multiples appellations, inspirées par des cultures d'Orient et d'Occident, par lesquelles K. White œuvre à parcourir les multiples facettes, complexes c'est à dire imbriquées, de la "pensée poétique" de son poète-penseur, intellectuel-pédagogue, de surcroît quelque peu chaman...», Michèle Duclos, Le monde ouvert de Kenneth White, p. 57.

Citations

«Sous le sacré, l'anarchie… Orient et Occident ne sont pas séparés. Et là où ils se rencontrent au degré suprême, ce n'est ni chez les orientalistes (si nécessaire que soit leur rôle), ni chez les convertis à l'Orient, mais chez ceux que j'appellerai, à la fin de l'itinéraire anarcho-nihiliste que j'ai essayé de tracer dans ces pages, les anarchistes de l'aurore. Et ces anarchistes de l'aurore se retrouvent, dans le monde, et dans la méditation du monde, quelles que soient les différences de langue et de langage», L'esprit nomade, p. 75-76.

 

«Anarchiste de l'aurore, dans la mesure où il [Thoreau] n'aboutit pas à un nihilisme, mais à un essor: il ouvre un champ de possible, et cela sans être aucunement optimiste», extrait d’un entretien avec Gilles Farcet (Postface à l’ouvrage Henry Thoreau, l'éveillé du Nouveau Monde, Sang de la terre, 1986, p. 298).

Commentaires

Par cette expression toute nietzschéenne, White introduit, dans son ouvrage L'esprit nomade, plusieurs développements sur George Borrow, Thoreau, MacDiarmid, Powys…

Cheminement critique

En ce qui concerne la conception whitienne de l'anarchie, on pourra se référer à: «Notes sur la pensée anarchiste», Incisions III, p. 31. Voir l'analyse du concept par Michèle Duclos dans Le monde ouvert de Kenneth White, p. 57-58 et Kenneth White, nomade intellectuel, poète du monde, p. 193.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

L'esprit nomade, p. 75-76; postface à l'ouvrage de Gilles Farcet, Henry Thoreau, l'éveillé du Nouveau Monde, p. 298.

Anarcho-archaïque

Définition

Désigne un espace premier dégagé de toutes les catégorisations habituelles et plus largement le mode de pensée qui lui correspond: «Espace dégagé / pas de schèmes / anarchique et pourtant archaïque / (anarchie archaïque - / le plus beau des paradoxes)», Atlantica, p. 177.

Citations

«Ces travaux en cours se situent en dehors de tous les débats, en dehors de tous les discours de droite et de gauche […], en dehors des nations et des Etats, en dehors des régions et des milieux, en dehors des codes et des typologies, au plus près des éléments, dans un espace non historique, non humaniste, anarcho-archaïque et cosmopoétique...», Une stratégie paradoxale, p. 230.

 

«Dans son étude des rapports complexes entre le moi, le mot et le monde, dans sa recherche d’une expressivité nouvelle, d’une poétique du monde, la démarche géopoétique explore la voie archaïque et la voie anarchique, avant de s'engager sur d'autres voies sans nom», Le plateau de l'albatros, p. 40.

 

«Mais où qu'il soit, celui qui essaie de “retrouver le Nord“, aura intérêt à prendre contact au moins de temps en temps avec un sol ancien (ou archaïque, anarcho-archaïque). Il s’agit d’une mémoire et d’un approfondissement», Une apocalypse tranquille, p. 218.

 

«On est loin, pour ne donner ici qu’un exemple du genre de vie, de pensée, de création, de culture qui m’attire, de la sensation des choses et du cosmos qu’avait un artiste-lettré taoïste (c’est-à-dire archéo-anarchique) tel que Mi Fou, poète-calligraphe au style puissant et rude…», «En terre première», in Écouter le monde, Bernard Dejonghe, sculptures. Textes de Kenneth White et Hector Nabucco, Photographies de François Goalec. Centre archéologique européen, Bibracte EPCC, 2010, p. 8.

Commentaires

Dans une note de son essai intitulé Segalen, Théorie et pratique du voyage, White cite Kostas Axelos: «Exerçant son métier, le penseur est en général un être archaïque, un être plongeant ses racines dans ce qui est archaïque, et il ne peut pas être novateur s'il n'est pas archaïque» (Kostas Axelos, Horizons du monde, Paris, Editions de Minuit, 1974, p. 47), Segalen, théorie et pratique du voyage, p. 73.

Cheminement critique

Pour la conception whitienne de l'anarchie, on pourra se référer à «Notes sur la pensée anarchiste», Incisions III, p. 31.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

Atlantica, p. 177; Une apocalypse tranquille, p. 218; Lettres de Gourgounel (1986), p. 20; Le plateau de l'albatros, p. 40; Une stratégie paradoxale, p. 230.

Anthropocosmologique

Définition

Du grec anthropos, l'homme, et cosmos, la Totalité. Terme qui souligne le nécessaire rapport que doit entretenir l'être humain avec l'univers.

Citations

«L'art ne se sépare pas de l'anthropologie, et l'anthropologie ne se sépare pas de la cosmologie. Si la poésie ne contient pas, implicitement, un programme (un mythe?) anthropologique, anthropocosmologique, elle n'est que de l'art, et l'art, s'il n'est pas tout à fait une sottise, reste pourtant en deçà du mouvement pluriel que l'on peut envisager», La figure du dehors, p. 75.

Commentaires

Avec humour, Kenneth White s'est parfois présenté comme un poète «scoto-cosmologique» (cf. Terre de diamant, p. 252).

Cheminement critique

Michèle Duclos, Le monde ouvert de Kenneth White, p. 120.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

La figure du dehors, p. 75.

Archéographie, Archaéographie

Définition

«L'étude des écritures archaïques, où une esthétique rejoint une cosmologie (écriture égyptienne, écriture chinoise, écriture ogam des pays celtes), et leur incidence sur la poétique. Retrouver l'équivalent de cet arché puissant aujourd'hui. Même sous les apparences anarchiques», «Lexique géopoétique», Poésie 98, n°74, octobre 1998, p. 16.

Citations

«Tout en admirant les harpons, je pensais à Melville et à un mot que j'avais en tête ce matin-là en m'éveillant, incapable de me souvenir de quel contexte il était sorti: le mot "archaéographie". L'écriture d'un être archaïque et archétypique?», La route bleue, p. 80.

 

«George Borrow aurait aimé écrire, pour son pur plaisir, "une œuvre d'Egypte" et il aurait aimé le faire, non pas dans un style élégant et recherché, mais au moyen d'une écriture aux profondes racines, une écriture que j'aimerais appeler archéographie», L'esprit nomade, p. 83.

 

«Depuis plus d'un siècle, des poètes, accompagnés d'ethnologues et de linguistes, s'efforcent d'approcher cette culture amérindienne, une des plus fortes pour ce qui est du contact avec la terre, et d'en approfondir leur connaissance [...]. Qui peut dire quelle influence une telle archéologie pourra avoir, à la longue, sur l'esprit, sur la façon de penser, et quelle influence l'archéographie correspondante pourrait avoir sur l'écriture?», L'esprit nomade, p. 259.

Commentaires

L’intérêt de White pour les pétroglyphes et les runes est connu (voir notamment La figure du dehors, p. 25; Limites et marges, p. 79, IIIème millénaire, n°3, p. 24…).

Cheminement critique

«White insiste, à l’instar aussi d’un Caillois, sur les pierres: le quartz rose dans Terre de diamant, ou ce qui s’y incruste, le fossile de Limites et marges; le cristal de roche ou la labradorite. White y réalise son vœu d’archéo-graphie», Christian Wacrenier, «La question du temps dans la géopoétique whitienne» dans Kenneth White et la géopoétique, p. 217; Michèle Duclos, Le monde ouvert de Kenneth White, p. 199.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

L'esprit nomade, p. 83, 259; La route bleue, p. 80; Poésie 98, n°74, octobre 1998, p. 16.

Archipel

Définition

1 - L'archipel, au sens géographique du terme, intéresse White en ce qu'il symbolise un mode de pensée éclaté mais non pas dispersé, complexe car ouvert: «Il s'agira donc dans ce livre [n.b.: La figure du dehors], à travers des paysages mentaux d'Occident et d'Orient, et quelques figures exceptionnelles, de la recherche d'un archipel de pensée qui dépasse l'opposition de l'Orient et de l'Occident, et qui puisse être reconnu et partagé par tous», La figure du dehors, p. 18. «Mon but n'est pas seulement de faire des tracés géographiques, c'est de garder la notion d'îlots de pensée, d'un archipel mental», Cahiers de géopoétique. L'Autre Amérique, Série Colloques, p. 140.

 

2 - Le terme désigne également pour lui des îlots de résistance de la pensée: «Depuis fort longtemps, je ne pense plus en termes de culture nationale, et je n'ai jamais eu aucune confiance dans ce qu'on a appelé le "progrès" de l'histoire. Je pense plutôt en termes de foyers éparpillés à travers l'espace et le temps, comme des îles, voire des îlots, dans un archipel», Cahiers de géopoétique, n°6, p. 79. C'est d'ailleurs sous ce terme que sont désignés les différents centres qui constituent le réseau de l'Institut international de géopoétique (cf. Carnet de bord, n°1, hiver 2002-2003, p. 4; «Charte de l'archipel», p. 26).

Citations

«Archipel - j'ai toujours aimé ce mot. Image d'un monde. L'archipel blanc. L'archipélagien contre l'institutionnel», Les limbes incandescents, p. 49.

 

«Tout en déambulant, j'imagine un groupe d'hommes et de femmes venus de toutes les parties du monde, formant un archipel d'esprits ouverts», La route bleue, p. 186.

 

«Et puis petit à petit il y a eu une lecture plus globale et plus abstraite du paysage: une côte fragmentée, des îles, des archipels... la notion d'une unité fragmentaire, non monolithique, constituée de morceaux épars. Il y a là toute une manière de vivre et de penser... », Le poète cosmographe, p. 146.

 

«Cela peut nous arriver de rêver d'un archipel anonyme, de prévoir un espace mental inédit, de projeter un nouveau territoire de l'être», Dérives, p. 9.

 

«Quand j'enseignais à Glasgow, je partais avec les étudiants sur les îles. En ce moment, j'enseigne dans une université parisienne, alors plus question d'îles. Mais d'îlots de pensée, oui. Tout un archipel», Incisions III, p. 80.

 

«Quand je dis oeuvre, je pense, en premier lieu, à un récif corallien, à la création d'îles et d'archipels par le volcanisme, à un système hydrographique», Le champ du grand travail, p. 18.

Commentaires

L'Institut international de géopoétique a connu dans son développement une forme d'archipélisation: «Le rôle fondamental et fondateur de la géopoétique, actualisé par la création de l'Institut, fut poursuivi par le lancement des Cahiers de géopoétique et l'organisation de colloques. White, une fois assurés les fondements intellectuels et les structures matérielles du mouvement, et tout en gardant un oeil vigilant sur les travaux et les publications, a décentralisé, "archipélisé", pour reprendre son expression, ce mouvement géopoétique, en ateliers régionaux, voire nationaux, autonomes dans leur collaboration sous réserve d'allégeance aux prémisses épistémologiques édictées par le poète dans son Texte inaugural et dans les nombreux essais, interviews, conférences donnés par lui sur cette thématique», Michèle Duclos, Kenneth White, nomade intellectuel, poète du monde, p. 259. Voir aussi Le champ du grand travail, p. 43; Le lieu et la parole, p. 57.

L'Archipel est le nom du serveur de l'Institut international de géopoétique: www.geopoetique.net.

Cheminement critique

«On pourrait aussi envisager la création de groupes, des groupes d'amis, d'esprits chercheurs, pour la discussion de textes radicaux et séminaux, pour l'échange d'informations, pour veiller sur la biosphère, sur l'éco-région. De tels groupes formeraient comme un archipel de vie à l'intérieur de la masse amorphe (ou régimentée) de notre civilisation», «Résistance et rire» dans Le champ du grand pays - Petit programme culturel, Terriers, Nîmes, 1989, cité par Michèle Duclos, Horizons de Kenneth White, p. 57. Voir également Le monde ouvert de Kenneth White, p. 58; Autour de Kenneth White, espace, pensée, poétique, p. 52; Kenneth White et la géopoétique, p. 174; Kenneth White, nomade intellectuel, poète du monde, p. 43.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

Atlantica, p. 129, 153, 199; Une apocalypse tranquille, p. 107; La carte de Guido, p. 189; Le champ du grand pays - Petit programme culturel, p. 28; Dérives, p. 9; Ecosse, p. 42; Ecosse, le pays derrière les noms, p. 95; L'esprit nomade, p. 236, 264; La figure du dehors, p. 18, 122, 165; Le champ du grand travail, p. 18, 20; Les limbes incandescents, p. 49; Le lieu et la parole, p. 56-57, 85, 128; Le plateau de l'albatros, p. 127; Le poète cosmographe, p. 84, 146, 175, 237; La route bleue, p. 186; Une stratégie paradoxale, p. 164, 222, 245; Terre de diamant, p. 161; Le visage du vent d'est, p. 138; Incisions III, p. 80; Cahiers de géopoétique, n°6, p. 79; Cahiers de géopoétique. L'Autre Amérique, série Colloques, p. 140.

Architrace

Définition

Néologisme (préfixe tiré du grec arkhein [-arche, -archie, -arque], commander): désigne la trace première, celle disparue de l'origine.

Citations

«Colonie panique: architraces sur le sable…», extrait du poème «Territoire de l'Être», Approches du monde blanc, p. 31.

 

«En termes américains, archaïquement américains, nous sommes à la lune de l'ours noir, ou à la lune où le chien a froid. C'est la longue journée du soleil mort. Quelque part, quelqu'un parle, mais on n'entend qu'un chuchotement, on perçoit un ruissellement, et tout s'écoule en silence, anonyme. On écoute, on regarde, on voit des traces, des archi-traces, on suit les traces d'un caribou fantôme, on écoute le vent du nord qui souffle sur les glaces...», L'espace premier, carton d'invitation de l'exposition Riopelle, Galerie Maeght, 1980.

Commentaires

Jacques Derrida a utilisé le terme en le liant à la notion d’archi-écriture (cf. De la grammatologie, Editions de Minuit, 1967, p. 90).

Cheminement critique

Dans son livre consacré au peintre japonais Hokusaï, White cite une pensée zen qui permet d'éclairer cette notion poétique: «Le lieu de l'esprit n'est nulle part, c'est comme la trace des oiseaux dans le ciel», Hokusaï ou l'horizon sensible, p. 94. Dans le même esprit, il cite Dogen dans un autre ouvrage: «D’où qu’il vienne, où qu’il aille, l’oiseau de mer ne laisse aucune trace, mais jamais il ne perd son chemin», L'ermitage des brumes, p. 79.

Principales occurences

Approches du monde blanc, p. 31; L'espace premier, carton d'invitation de l'exposition Riopelle, Galerie Maeght, 1980.

Atlantique, Atlantisme, Atlanticisme

Définition

Atlantisme: «Se réfère à l'espace atlantique comme à l'en-dehors de l'espace classique. Aussi, aux travaux multiples, mais reliés, que l'on trouve dans les carnets de Léonard de Vinci, le Codex atlanticus. Contient aussi l'idée d'un "atlas" - la cartographie d'un espace plein d'éléments divers: une nouvelle carte mentale, une nouvelle charte culturelle», «Lexique géopoétique», Poésie 98, octobre, n°74, p. 16.

Citations

«Mais j'emploie aussi le mot "atlantique" dans un sens plus abstrait - dans le sens d'énorme, entendant par ce terme à la fois "immense" et "hors des normes". Là, ma référence principale est ce grand amas de notes faites par Léonard de Vinci - sur la vague et les envols, le vent et les marées - connu sous le nom de Codex atlanticus», Géopoétique et sciences humaines, coll. «Latitudes», n°6, L'Atelier du héron, 2010, p. 18.

 

«La chose à faire aujourd'hui serait-elle de construire une bibliothèque atlantique, quelque part à la lisière du monde, un foyer d'énergie qui transcenderait tous les bavardages?», La route bleue, p. 81.

 

«J'étais en train d'avancer à tâtons vers ce que j'appelais à l'époque une "poétique atlantique"», Cahiers de géopoétique, n°4, p. 34.

 

«Et dans l'"atelier atlantique", les images, les sensations de ces marches rejoignent des lectures dans les sciences bio-, géo- et cosmo-, dans la linguistique (philologie), et dans la philosophie. Géopoétique en cours», Cahiers de géopoétique, n°4, p. 37.

 

«En fait, je suis tenté de parler d'Atlantisme», Saint-John Perse: la face en Ouest, La République des Lettres, juin 1987.

Commentaires

Dans La nouvelle anabase (n°1, 2005, p. 58), White a précisé sa conception de l'atlantisme de Saint-John Perse: «Plus abstraitement, peut-être, j’entends par "atlantisme" un sens de l’immensité et de l’ouverture, une conscience thalassique: je pense là au cri des Grecs au quatrième livre d’Anabase au moment où ils voient les rives de la mer Noire, un cri qui a retenti à travers les siècles: "Thalassa! Thalassa!"». Plus récemment, dans une conférence, White a distingué atlantisme d'atlanticisme: «Evoquer, prôner l'Atlantique, ce n'est pas être "atlantiste". "Atlantisme" n'est aujourd'hui, malheureusement, qu'un terme politique concernant les opérations de l'OTAN. Afin d'éviter toute confusion, pour indiquer la marge atlantique de l'Europe, l'aire de respiration et d'ouverture qu'elle peut donner à l'Europe, je dis "atlanticisme"» dans Europe et géopoétique, coll. «Latitudes», n°3, L'Atelier du héron, 2005, p. 18.

 

Dans le Cahier de Géopoétique consacré à L’Autre Amérique, White évoque une Académie Atlantique (Série Colloques, p. 149) que l'on pourrait apparenter à l'Académie des Goélands.

White nomme son cabinet de travail «l'atelier atlantique» (voir à ce sujet le chapitre qui lui est consacré dans La maison des marées, p. 63-72).

Cheminement critique

Cheminement critique: Catherine Vaissermann, «L'Atlantique dans l'œuvre de Kenneth White» dans Le Monde ouvert de Kenneth White, p. 147.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

Une apocalypse tranquille, p. 73; L'esprit nomade, p. 243; Les limbes incandescents, p. 56; Le lieu et la parole, p. 132; Le plateau de l'albatros, p. 15-16, 57, 85, 302; La route bleue, p. 81; Richard Texier. Latitude atlantique, p. 4, 38, 114, 120-125; Cahiers de géopoétique, n°4, p. 34, 37; Europe et géopoétique, coll. «Latitudes», n°3, p. 18; Géopoétique et sciences humaines, coll. «Latitudes», n°6, p. 18.

Atopie, atopique

Définition

Atopie n'est pas un néologisme, l'usage premier est médical.

 

«Un lieu en dehors des lieux. Mais rien à voir avec une utopie. Celle-ci est une projection d'idées pré-conçues (idéologie) sur le réel. L'atopie est un espace dégagé des codes, proche de la réalité nue. Le A indique aussi un nouveau commencement. Pour une présentation, humoristique, de cette notion, voir les premières pages de La route bleue», «Lexique géopoétique», Poésie 98, octobre, n°74, p. 15.

Citations

«Le poète existe donc en dehors des termes et des catégories fixes, et l'on peut parler de cette situation a-typique, a-topique, sans se complaire dans le "mystère" de la poésie», La figure du dehors, p. 53.

 

«En rupture avec la Grande-Bretagne, et pas tout à fait intégré à la culture française (je ne me suis pas "converti"), j'ai une situation paradoxale, une véritable petite atopie. Transnational!», La figure du dehors, p. 138.

 

«[…] il s'agit d'indiquer et d'explorer l'espace nouveau atopique qui surgit actuellement, en cette fin de la grande époque gréco-chrétienne à laquelle, d'une manière plus ou moins consciente nous assistons», La figure du dehors, p. 144.

 

«Mes écrits? Une topographie sans frontières, les traces d'un être atopique», Une apocalypse tranquille, p. 219.

 

«L'atopie est la sur-intensification d'une topologie bien solide [...] L'atopique est le potentiel du topique», In'hui, p. 52.

Commentaires

Dans Le plateau de l’albatros, White distingue l'atopie de l'utopie au sujet de Thoreau: «Thoreau a toujours aimé les chemins qui ne mènent nulle part, ce "nulle part" n'étant pas une utopie mais une atopie, atopie logosophique, peut-être, mais toujours imprégnée d'une odeur de feuillage ou d'un goût de sel...», Le plateau de l'albatros, p. 208.

Pour lui, l'atopie n'est pas un non-lieu mais un «en-dehors»: «Quant aux Etats, ce sont des lieux de pouvoir, un pouvoir, dans l'état actuel des choses, de plus en plus difficile à manier. Parler d'un "en-dehors" de l'Etat, c'est parler, au contraire, de champs de puissance. Ou, dans le vocabulaire géopoétique, d'atopie», Cahiers de géopoétique. L'Autre Amérique, série «Colloques», p. 5; «A la place de toute projection (idéaliste, imaginaire) utopique, j'ai toujours parlé plutôt d'atopie, c'est à dire d'un "en dehors" de l'histoire, et de la méta-histoire qui en est le corollaire, l'accompagnement platonique», Le champ du grand travail, p. 93 (cf. Post-histoire).

Voir aussi l'article de White intitulé «Introduction à l'"atopie", ou le grand jeu blanc», Po&sie, n°4, premier trimestre 1978.

Cheminement critique

Dans son second ouvrage consacré à White, Michèle Duclos propose la définition suivante de l'atopie: «matrice de tous les lieux où la pensée et la terre se retrouvent dans la complétude» dans Kenneth White, nomade intellectuel, poète du monde, p. 10. Voir l'analyse du concept par le même auteur dans Le monde ouvert de Kenneth White, p. 56-57 (où il est noté que le terme est présent dans l'Apologie de Socrate). Cf. Christophe Roncato, «L’atopie ou le processus de désencombrement», Études écossaises, ELLUG, n°11, 2008.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

Les archives du littoral, p. 159; Les affinités extrêmes, p. 11; Une apocalypse tranquille, p. 32, 219; La carte de Guido, p. 119; Dialogue avec Deleuze, p. 31-32, 48; Déambulations dans l'espace nomade, p. 57; L'ermitage des brumes, p. 80; L'esprit nomade, p. 232; La figure du dehors, p. 53, 138, 144, 148; Hokusaï ou l'horizon sensible, p. 118; Le champ du grand travail, p. 93; Le plateau de l'albatros, p. 208; Le poète cosmographe, p. 71; Le monde d'Antonin Artaud, p. 44, 160; La maison des marées, p. 68; Cosmose, p. 76; Incisions III, p. 32; In'hui, p. 52.

Auteur

Définition

«Quand, à la fin du XIXème siècle, où a commencé une grande crise dans la civilisation occidentale, ainsi que l'ébauche, l'esquisse d'une nouvelle cartographie mentale, le poète Rimbaud s'écrie: "Beaucoup d'écrivains, peu d'auteurs", il emploie ce mot dans le sens fort que j'ai en tête. Pour arriver à ce sens fort, il faut remonter au latin. Le mot français "auteur" vient du latin augere, auctum, augmenter. Le sens que je donnerais donc à ce mot serait: celui qui augmente la sensation de vie, la compréhension des choses, l'appréhension du cosmos et (mais là, je pousse un peu plus loin) qui avance dans le Vide», Une stratégie paradoxale, p. 159.

 

«Si l'écrivain suit des règles et des principes établis (disons, rapidement que c'est le propre du classiciste), ou bien s'efforce d'exprimer sa personnalité (ce qui est la marque d'un romantisme superficiel), l'auteur ouvre un espace qui excède sa personne. Cette ouverture commence par une crise et passe par une phase critique. De temps en temps, cela arrive à l'époque tout entière», Une apocalypse tranquille, p. 57.

Citations

«Auteur? N'ayant pas encore perdu son latin, Rimbaud savait bien que cela voulait dire "celui qui augmente" la sensation de vie. Et pour cela, il faut une identité autrement plus extravagante que celle qui a cours "chez nous"», La figure du dehors, p. 132.

 

«[…] avec Segalen nous avons affaire à un auteur, c'est à dire à quelqu'un qui tente de dépasser sa condition, et qui ne se contente pas d'exprimer, d'une manière ou d'une autre, une personnalité plus ou moins névrotique et amputée, mais qui atteint, au-delà de lui-même, à une poéticité dense et intense», La figure du dehors, p. 200.

 

«Là, sa pensée voit large [celle d’Artaud], et se déploie avec autorité (mot désagréable la plupart du temps, mais où je lis augere et auteur, celui qui augmente la sensation de vie et qui donne le sens d'un ordonnancement … cosmopoétique», Le monde d'Antonin Artaud, p. 165.

 

«Dans le livre de Tchekhov [La Steppe], il ne se passe presque rien - mais la conscience en sort augmentée, et c'est bien cela que nous attendons d'un auteur, au sens fort du mot», «Petit album nomade» dans Pour une littérature voyageuse, p. 177.

Commentaires

Dans son avant-propos aux Essais et Conférences, Heidegger soulignait déjà: «Le lecteur se verrait conduit sur un chemin préalablement suivi par un auteur, lequel, s’il est heureux, provoque, en tant qu'auctor, un augere, un développement», Essais et Conférences, coll. «Tel», Gallimard, 1988, p. 5 (traduit par André Préau).

Voir aussi Kenneth White, En toute candeur, p. 69 où il est question des poètes et artistes comme «accroisseurs» de vie.

 

Dans un de ses premiers poèmes, intitulé Hiver personnel, White évoque son art poétique ainsi: «La force personnelle peut faire des prodiges / Sans elle le talent n’est rien / Augmente ta vie / Trempe-toi le caractère / Et tire profit à plein de cet hiver», En toute candeur, p. 139.

Cheminement critique

«La double contribution de l’esprit asiatique à l’œuvre de Kenneth White peut ainsi se résumer à l’esthétique instantanéiste du haïku qui doit assurer la venue-au-monde-dans-l’ouvert, ainsi qu’à la vision de l’univers et de la conscience universelle comme "réseau de cristaux dans lequel chaque cristal reflète tous les autres", par laquelle l’acte poétique permet, selon l’étymologie d’"auteur" chère à Kenneth White, d’augmenter la sensation du monde», Régis Poulet, «Kenneth White et les religions asiatiques: un nietzschéen dans la bergerie», Revue des Ressources, novembre 2005.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

Une apocalypse tranquille, p. 57; Ecosse, le pays derrière les noms, p. 41; La figure du dehors, p. 132, p. 200; Le champ du grand travail, p. 14, 100; Le lieu et la parole, p. 62; Le monde d'Antonin Artaud, p. 40, 165; Le plateau de l'albatros, p. 179; «Petit album nomade», p. 177; Le poète cosmographe, p. 53, 94, 122, 126, 167; Une stratégie paradoxale, p. 99, 159, 198; préface à Jack London, construire un feu, Libretto, p. 18.

Autoroute de l'Histoire, autoroute de l'Occident

Définition

Expression propre à l’auteur.

 

«La grande ligne de la civilisation occidentale qui va, disons, de Platon à Hegel, de l'idéalisme métaphysique à une foi dans l'Histoire et le Progrès. Nous nous trouvons aujourd'hui au bout de cette route», «Lexique géopoétique», Poésie 98, octobre, n°74, p. 15.

Citations

«Je disais que l'on assiste aujourd'hui à un abandon général de "l'autoroute de l'Histoire" (ou du Progrès), à une dé-route générale, à un désir de lieux, à la redécouverte des lieux», Une stratégie paradoxale, p. 144.

 

«Contrairement à ce que disent certains, je ne nie pas l'Europe. Mais je l'analyse [...] Où commence l'Europe? En Grèce, vers le 7ème siècle avant la naissance du Christ. Elle passe ensuite par Rome. Et elle finit sans doute par ce Disneyland que l'on a appelé Euroland... Ça, c'est l'autoroute de l'histoire européenne. Je m'intéresse à des chemins, à des champs occultés - extra-grecs, pré-chrétiens, non-disneyifiés», Le poète cosmographe, p. 195.

 

«Nous sommes arrivés au bout de l'autoroute, du "chemin du faire" de l'Occident», Le plateau de l'albatros, p. 21.

 

«Le nomadisme intellectuel, c'est d'abord une prise de conscience. Prise de conscience d'une situation à un certain stade de ce que j'appelle "l'autoroute de l'Occident" qui est devenue "l'autoroute du monde": c'est l'analyse du nihilisme et l'apprentissage du surnihilisme. Après cette prise de conscience négativiste, accompagnée de la sensation d’un au-delà possible, le nomadisme intellectuel consiste à quitter l’autoroute et à s’engager sur des chemins de traverse», Le champ du grand travail, p. 73.

Cheminement critique

«C'est à la suite de ses études sur "l'histoire du monde" telle qu'il a pu la lire par exemple chez Toynbee (A Study of History), que White a élaboré son image de l'"autoroute de l'histoire" qui va d'Aristote à Hegel. C'est, non pas à la fin de l'histoire, mais à la fin de la confiance dans l'histoire, que White retrouve la dialectique du nomade et du sédentaire, de l'errant et de l'ermite (c'est le thème de son livre L'esprit nomade, basé sur sa thèse en Sorbonne sur le "nomadisme intellectuel") et qu'il dégage la figure du "nomade intellectuel", dont il voit les premiers exemples marquants chez Nietzsche et Rimbaud, tous deux "déserteurs", dans un sens double: ils abandonnent l'autoroute et avancent dans un désert», Khalid Hajji, «D’Ibn Khaldun à Kenneth White» dans Kenneth White et la géopoétique, p. 207. Voir aussi Tony Mac Manus, «Kenneth White, l'Écosse et la géopoétique» dans Le monde ouvert de Kenneth White, p. 165.

Référence (voir aussi)

Principales occurences

Le chant du grand pays - Petit programme culturel, p. 13; L'ermitage des brumes, p. 34; L'esprit nomade, p. 10; Lettres de Gourgounel (1986), p. 20; Le champ du grand travail, p. 73-74; Le lieu et la parole, p. 103-104, 110; Le plateau de l'albatros, p. 21, 26; Le poète cosmographe, p. 195; Une stratégie paradoxale, p. 144, 237; Poésie 98, octobre, n°74, p. 15.