Univers-multivers
Définition
Expression propre à l'auteur.
Formule permettant d'accentuer le fait que le monde est à la fois Un et Multiple: «Une fois ces besoins premiers (disons, primitifs) satisfaits, on peut regarder autour de soi, regarder le monde, l'univers, le multivers: le vent dans les feuilles, une vague qui accumule ses énergies puis se brise, la courbe de la voie lactée... Et le corps peut ressentir l’envie d'y correspondre», préface dans Guy Delahaye, Carolyn Carlson, Guido Siepe, 1988, p. 5.
Citations
«Comme je l'ai dit au début de cette section consacrée à la pédagogie poïétique, je vois chez Hokusaï le désir d'une éducation esthétique générale, seule fondation pour une culture humaine à la mesure du monde, de l'univers-multivers», Hokusaï ou l'horizon sensible, p. 77.
«Dans sa solitude [...], ne se fiant totalement qu'à lui-même, le moi va essayer de créer son propre monde, son bonheur propre, à partir des éléments de ce multivers qui l'entoure, et des démarches de sa propre conscience», L'esprit nomade, p. 167.
«Ce qui est en jeu, c'est une sensation d'univers. Il s'agit [...] de prendre conscience de l'agrandissement et de la singularisation de notre univers-multivers, [...] d'entretenir un sens de l'immensité et de l'incommensurable (sans la frayeur de Pascal), un sens de la relativité et de la topologie», L'esprit nomade, p. 274.
«On peut définir globalement la culture comme ce que l'homme interpose entre lui-même et l'univers, et qui, dans le meilleur des cas, lui permet d'avoir accès à l'univers, ou, disons plutôt, au multivers, "univers" étant déjà un concept culturel», De la préhistoire à la post-histoire, coll. «Latitudes», n°5, L'Atelier du Héron, 2008, p. 7.
Commentaires
Cheminement critique
Le dernier chapitre de l’ouvrage de Michèle Duclos, Kenneth White, nomade intellectuel, poète du monde est consacré à «une analyse des procédés d’écriture qui traduisent cette nouvelle relation "immédiate" et jouissive de la pensée avec un "dehors" dont l’humain est partie prenante, en abordant chez cet amoureux des langues la problématique et les manifestations multiformes d’un langage qui réconcilie eros (énergie vitale), logos (langage et logique) et cosmos (univers, multivers, chaosmos). En chemin vers un état complet de l’être où se dira une réconciliation entre nature et culture», p. 12.
Principales occurences
L'esprit nomade, p. 167, 186, 274; Hokusaï ou l'horizon sensible, p. 71, 78; La maison des marées, p. 77; Le plateau de l'albatros, p. 29, 101, 202; Richard Texier. Latitude atlantique, p. 125; Une stratégie paradoxale, p. 218; préface dans Guy Delahaye, Carolyn Carlson, Guido Siepe, 1988, p. 5; Goéland poésie, n°1, p. 15; De la préhistoire à la post-histoire, coll. «Latitudes», n°5, p. 7, 21.
A propos de Segalen, White avance une hypothèse lourde de conséquences philosophiques et esthétiques: «Autoportrait de l'artiste en fleuve… Proposer de la sorte une lecture à deux niveaux, c'est supposer vraie l'analogie entre la substance physique de l'univers (ou du multivers) et la psyché humaine, et suggérer en outre que ce "dialogue" est une condition sine qua non de l'art - toutes suppositions et suggestions qui peuvent apparaître problématiques, voire, en cet âge d'appauvrissement de la topologie et des ressources naturelles, irréalistes et utopiques, si bien que cette lecture se voit de ce fait même condamnée par notre époque», L'esprit nomade, p. 186.