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Scotus vagans, homo scoticus erraticus

«Scot. J'aime l'étymologie qui donne à ce mot le sens de "errant". Oui, c'est bien cela. L'Ecossais extravagant (extra-vagans, qui erre au-dehors). Scotus vagans. Errant, mais suivant plus ou moins obscurément une orientation fondamentale», Dérives, p. 178.

Séminaire Orient-Occident

«Lecteur, à un moment donné, à l'université "gauchiste" de Paris-VII, j'avais pu introduire dans le contexte de l'éducation nationale, par la porte de derrière si je puis dire, un séminaire qui s'intitulait officiellement "Orient-Occident" et, plus familièrement, "Séminaire du Vieil Etang" (d'après Basho) ou "Séminaire de la Montagne Froide" (d'après Han Shan). J'y convoquais tous les "étrangers au monde" de l'Occident, les mettant en rapport avec les "extravagants" de l'Orient», Les affinités extrêmes, p. 207.

 

«A l'intérieur d'une université parisienne, j'ai fondé le séminaire Orient-Occident. A travers une suite d'espaces: "la forêt profonde", "le bosquet de bambous", "le vieil étang", "les hauteurs blanches", nous sommes allés, des années durant, de la logique de Nagarjuna au haïku de Basho, en passant par les dix-mille chants de Milarépa», Une stratégie paradoxale, p. 159.

 

«Dans les séminaires que j'ai dirigés pendant des années à Paris, le "Séminaire Orient-Occident" à Paris VII, connu familièrement sous les noms de "Séminaire de la Montagne froide", ou "Séminaire du Vieil Etang", et le Séminaire "Poétique du Monde Ouvert" à Paris IV, qui est devenu graduellement un séminaire de géopoétique, je procédais d'une manière encore plus radicale. Je commençais au début de chaque série de séances par un travail négatif, pour déblayer le terrain. Les gens étaient réduits au degré zéro. C'est à partir de là que je proposais une nouvelle carte mentale», Le champ du grand travail, p. 34.

Surnihilisme

Néologisme: «Le nihilisme, qui frappe l'Occident vers la fin du XIXe siècle, c'est la perte des valeurs, des structures, des critères. Certains s'y complaisent, ce sont tous les marchands du n'importe quoi. D'autres réagissent, prêchent le retour au patrimoine mythique, aux systèmes purs et durs. Le surnihiliste se situe ailleurs. Pour lui, le nihilisme n'est pas entièrement négatif. Il peut constituer un point de départ, un terrain de décollage. C'est sans doute ici que White est le plus proche de Nietzsche, mais en évitant les excès de celui-ci. C'est dans ce contexte aussi qu'il s'intéresse au bouddhisme, mais en tant que logique (négativiste: ni ceci, ni cela) non en tant que religion. Voir, par exemple, Le visage du vent d'est», «Lexique géopoétique», Poésie 98, octobre, n°74, p. 15.

Surnihiliste

Néologisme: «Celui qui ne croit à rien mais qui suit une voie», préface aux Lettres de Gourgounel (1986, p. 19).

 

«Ces voyageurs, qui sont passés par toutes les vicissitudes de l'Occident moderne et en sont sortis dépouillés du bagage encombrant de l'espoir, appelons-les les surnihilistes. Ils touchent du pied les assises rocheuses de l'être, c'est-à-dire un sol nettement défini, si dénudé soit-il. En fait, c'est cette nudité qu'il leur faut, ce dépouillement, c'est la seule chose qui satisfasse leur besoin d'aller plus loin que leurs racines et de voir au plus profond de leur nature. Ce qui retient leur attention, c'est cette "zone difficile", et d'autres comme elle: l'Urgrund de Boehme, la sunyata bouddhiste. Mais si ces espaces extrêmes les attirent, ces surnihilistes ne sont pas pour autant des adeptes de l'ascétisme, mais plutôt de l'eros», La figure du dehors, p. 168.