Cahiers Figura

Ground Zero

La question s’est souvent posée : quand saurions-nous, au-delà des chiffres, que nous sommes rendus au vingt-et-unième siècle? Les événements du 11 septembre 2001 ont répondu à cette interrogation.

L'Homme n'est plus. Figures posthumaines et christiques dans «Babylon Babies» de Maurice G. Dantec

Dans la Babylone-Monde de l’an 2013, il existe certes un absolu des affaires équivalant celui de Dieu, une économie générale qui agit sur le devenir de l’homme, qui redéfinit ses paramètres ontologiques comme le ferait, ou l’a fait, une certaine expérience mystique à travers les âges. Là où Léon Bloy s’est peut-être trompé ou, à tout le moins, n’a pas clairement entrevu la résultante du siècle de progrès qui se dessinait devant lui, c’est dans l’intégration du mysticisme à l’appareil technoscientifique.

Le rôle de la nuit dans les devenirs-animaux de la pièce «Dans la solitude des champs de coton» de Bernard-Marie Koltès

L'attrait que la lumière exerce sur le dramaturge français Bernard-Marie Koltès (1948-1989) est indéniable. Durant ses années de formation au Théâtre National de Strasbourg (TNS), alors dirigé par Hubert Gignoux, Koltès démontre un vif intérêt pour les techniques de l’éclairage.

«Vie secrète» de Pascal Quignard. L’obscurité qui révèle ou «Ne rien comprendre à rien est un organe fabuleux.»

On convient normalement que le domaine du visible est celui de la certitude, du tangible. L’objet qui est vu existe à coup sûr, et l’idée de douter de sa présence ou de sa nature, sauf en de rares exceptions comme les mirages ou les fantômes, ne se présente pas à l’esprit de celui qui voit.

Moi, d’un beau rouge écarlate. Essai d’esthétique à partir d’une calligraphie japonaise

La production artistique n’est donc pas dans cette conception destinée à l’expression seule d’un individu créateur, hautement valorisée dans notre culture occidentale, mais aussi à l’impression suivante de ses sentiments dans la communauté, suite à la contemplation du monde environnant. L’esthésie du sujet doit dès lors se développer selon des modalités propres à la culture japonaise traditionnelle, impliquant un certain type de rapport du sujet à la perception sensible et de relation à autrui.

La lumière comme rythme du sujet dans «Des ombres portées». Exercice de poétique et de sémiotique tensive

L'écriture du deuil tente, selon Pierre Ouellet, de «dire l’indicible perte de la personne aimée». Le recueil Des ombres portées de Paul Chanel Malenfant en est un vif exemple. L’œuvre est divisée en quatre parties intitulées respectivement: «Douleurs », «Deuils», «Mystères de la nuit» et «Adieux».

Ce qui reste de ce qui n’est plus. Rencontre de la cendre, de l’ombre et de la lumière dans «Silvelake Life: The View from Here»

Le sida, en ce qu’il a partie liée avec la mort, ne semble pas pouvoir s’écrire ni se dire, mais plutôt se donner à voir par la monstration d’images corporelles qui attestent de la catastrophe, révélant l’ineffable de ce qu’un tel témoignage de la souffrance enjoint.

Le voir tensif comme mode de l’imaginaire. Étude du rapport au lumineux dans la création de la pièce de théâtre L’ombre incongrue de F.

L'outillage théorique relatif, de près ou de loin, à ce que l’on appelle la «sémiotique des passions» constitue certainement une ouverture intéressante vers une reconfiguration du rapport de l’analyste ou du producteur au théâtre. Alors que François Rastier prétend que celle-ci «semble [...] résulter d’une involution spéculative», je considère plutôt cette prise en compte du sujet regardant de bon augure.

Pages

S'abonner à RSS - Cahiers Figura