
Charles Cros (E. Gorey), The Salt Herring
J’ai voulu, dans le Maître du Chateau rouge, le deuxième tome de la trilogie de l’île des Pas perdus, rendre hommage au dessinateur et illustrateur américain Edward Gorey (1925-2000). Évidemment, Gorey n’est pas le seul présent dans ce roman. L’art Flipp! qui est au cœur du Maître du Château rouge (le titre est, quant à lui, une reprise du titre le plus célèbre de Philip K. Dick, Le maître du haut Château) est un développement sur l’art dada. La Manifeste pour un art Flipp! (MCR, p. 51-60) est un pastiche, pour ne pas dire un collage, du Manifeste Dada de Tristan Tzara, le « Poème en meuh » du chapitre 6 est inspiré des poèmes lus lors des soirées dada, etc.
Mais sur le plan visuel, c’est Edward Gorey qui a servi d’inspiration et de modèle. Je fréquente ses dessins et ses livres illustrés depuis plus de vingt-cinq ans, j’ai la collection complète des Amphigorey, qui réunissent ses livres illustrés, je suis allé voir sa maison à Cap Cop, maintenant transformée en musée, j’ai déjà écrit un article sur The Wollowdale Handcar, etc. Je n’ai pas toute sa production, mais peu s’en faut… J’ai même acheté récemment ses cartes de tarot, ensemble intitulé The Fantod Pack (et attribué à Madame Groeda Weyrd, un des anagrammes de l’auteur), que j’entends bien un jour utiliser à la manière de Calvino.
On trouvera ci-après trois dessins présents dans Le maître du Château rouge, ainsi que les dessins de Gorey qui en ont été à l’origine. En les mettant côte à côte, mon intention est de montrer les soubassements de ce roman, mais encore et surtout de compléter l’hommage à Gorey, dont l’imagination et les talents de dessinateur sont à nul autre pareil. On comprendra en même temps pourquoi je ne suis pas devenu dessinateur…
Ceci dit, la naïveté des dessins qui ont été insérés dans le roman était recherchée, car elle correspondait parfaitement au caractère enfantin des péripéties survenues sur l’île des Pas perdus, elle-même une île imaginaire.

E. Gorey, The West Wing

B. Gervais, Le maître du Château rouge
Deuxième exemple.
E. Gorey, The Iron Tonic (Amphigorey Too)

B. Gervais, page de garde, Le maître du Château rouge

B. Gervais, "La mort attend son heure" (MCR, p. 132)

E. Gorey, The Eleventh Episode (Amphigorey Too)

E. Gorey, Leaves from a Mislaid Album (Amphigorey Too)