La main, le souffle

mai4th

No Comments

La mort me poursuit. Elle se retrouve toujours au centre. Elle se dessine derrière ce que je fais. Elle travaille, me travaille, me force à aller plus loin, à descendre dans un espace d’après les mots.

Que dit-on quand s’éteint le regard de quelqu’un qu’on aime?

Il n’y a rien à dire.

On ne sait pas, au début, que c’est cela qui arrive. Ce pourrait être un moment comme les autres d’une agonie douce. Ce pourrait n’être que le sommeil qui guette. Alors on reste là, à tenir, flatter la main de celle qu’on aime depuis toujours. Son amour nous porte, depuis longtemps, sa force tranquille nous inspire. Alors on ne bouge pas, concentrée sur cet espace où nos regards se rejoignent, sans savoir si elle nous voit vraiment.

Quand soudain on comprend que c’est en train d’arriver, on reste là, un sourire aux lèvres pendant que les larmes coulent malgré soi, avec cette tristesse, cet amour, unis sur son visage, pour que la personne qui part sache qu’elle peut le faire. Qu’on l’accompagnera, qu’on la laissera partir, qu’on la remercie d’exister, qu’on lui promet que ça ira.

Ne pas détourner les yeux. Surtout, ne pas faillir à ce qui nous est demandé avec douceur : accompagner, c’est aussi cela, laisser partir, sourire de tristesse, savoir que ce n’est pas du courage, seulement de l’amour.

Pas de commentaire

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URL

Laisser un commentaire

RSS