Le cinquantième anniversaire de l’assassinat du président John F. Kennedy est l’occasion pour plusieurs médias de revenir sur les théories entourant cet assassinat. Oswald était-il seul? Y avait-il ce deuxième tireur? Qui payait Oswald? La survie de ces questions, 50 ans après les faits, et malgré plusieurs enquêtes, analyses et expertises médico-légales permet de réfléchir à la prégnance des théories du complot dans l’imaginaire américain.
Dans un article pour Slate Magazine, William Saletan démontre que croire à l’une des théories du complot du 20e siècle (Roswell, l’assassinat de Kennedy, les attentats du 11 septembre 2001, etc.) conduit à croire à d’autres théories, en une sorte d’effet d’entraînement du doute. »The more you see the world this way—full of malice and planning instead of circumstance and coincidence—the more likely you are to accept conspiracy theories of all kinds. Once you buy into the first theory, with its premises of coordination, efficacy, and secrecy, the next seems that much more plausible. »
Dans les faits, les théories du complot séduisent parce qu’elles proposent un récit organisateur qui simplifie certains événements en leur donnant une agentivité claire: le grand méchant loup, le méchant Big Man. »Conspiracy believers are the ultimate motivated skeptics. Their curse is that they apply this selective scrutiny not to the left or right, but to the mainstream. They tell themselves that they’re the ones who see the lies, and the rest of us are sheep. But believing that everybody’s lying is just another kind of gullibility », écrit Saletan.
Tel est le motif principal des théories du complot: poser des questions qui, en réduisant les contradictions inhérentes à l’explication d’un événement historique complexe, proposent non pas des réponses, mais un doute. Car les théoriciens du complot sont beaucoup moins intéressés par les réponses qu’ils le sont par les questions.
Pour lire l’article de Saletan, cliquez ici.
Pour découvrir les travaux d’une équipe de psychologues sur les complots, The Psychology of Conspiracy Theorists, cliquez ici.
Pour lire un article publié sur ce blogue à l’occasion de la visite du maître des conspirateurs, David Ray Griffin, cliquez ici.