Argyle Street. Ça me chipotait…

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Oups! C’est le cas de le dire.
J’étais au marché Jean Talon, en train de faire mes courses, j’avais déjà acheté des saucisses chez Walter, saucissier (trois: une chevreuil et vin rouge, une cinq poivres et une autre saveur aussitôt oubliée – c’est toujours pareil, après dix minutes je ne sais plus ce que j’ai pris, j’arrive à la maison et ce sont des saucisses génériques qui sont dans mon sac), ainsi que du pain aux grains germés et une bouteille de Pinot noir australien, je marchais tranquillement dans l’espace central du marché, appréciant les couleurs des étals et l’animation de la foule, bruyante et amusée, quand tout à coup j’ai bien été obligé de me rendre compte qu’on m’observait. Moi.
J’ai plissé des yeux – c’est la stratégie que j’adopte habituellement quand je n’ai pas mes lunettes et que j’essaie de reconnaître quelqu’un au loin –, et sur le coup j’ai été médusé. Qui était cette personne qui me zyeutait ? Elle s’est approchée – je ne pourrais pas dire qu’elle m’a souri,  ses yeux étaient méchants – et, au lieu de me tendre la main, a simplement levé le bras comme pour signifier qu’il fallait que je m’arrête. Un policier n’aurait pas agi différemment. Stop in the name of the law (à prononcer avec l’accent  de Peter Sellers dans le rôle de l’inspecteur Clouseau)!
C’était Rémy Potvin. Lire le reste de cet article »

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Art Flipp! Personne ici n’a de Charme 1 et 2

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Dresde: je vous espionne de ma fenêtre

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Je vous espionne de ma fenêtre, promeneuse qui avez un chien. Vous progressez et l’air autour de vous construit des cercles contre lequels mon regard se heurte sans pouvoir y trouver la porte.

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Zoom in sur Dresde: qui l’eût cru?

Un événement inattendu s’est produit hier, quand j’ai fait mon zoom in sur la photo de Dresde, du site Mégapixel-Dreden.de.  Fasciné par cette photographie, présentée à juste titre comme la plus grande photographie jamais prise, j’ai voulu en montrer les extraordinaires qualités.

J’ai eu des difficultés avec l’édition de mon texte. Je voulais insérer une vidéo, une séquence captée à l’aide d’un utilitaire tout simple (ping) qui aurait montré les possibilités de zoom in et de zoom out de la photographie, mais en raison des formats de sauvegarde de la séquence, je n’ai pas été capable de la téléverser. Après cinq tentatives infructueuses, et une perte de temps non négligeable (une heure tout de même!), j’ai dû me rabattre sur trois photographies prises à des degrés de précision différents (du plus large au plus petit), images que j’ai mises au début, au milieu et à la fin de l’entrée (vous pouvez vérifier, c’est juste en dessous).

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Zoom in sur Dresde

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J’ai toujours détesté les pseudo zooms in qu’on nous présente au cinéma  ou à la télé.  Vous connaissez la scène : un homme (enquêteur de son métier ou journaliste) prend une photographie, qu’elle soit numérique ou analogique. Il remarque un détail intriguant et décide d’agrandir l’image pour mieux comprendre ce qu’il a capté par hasard. L’agrandissement, au lieu de devenir de plus en plus flou, pour l’argentique, ou alors pixellisé pour le numérique, devient au contraire de plus en plus précis. Et c’est bel et bien l’arme du tueur qu’on découvre sous un buisson ou alors une femme qu’on reconnaît sur un chemin.

Au cinéma, je me retiens pour ne pas hurler, lancer mon pop-corn à l’écran et sortir en trombe, criant au scandale. À la maison, je ferme la télé d’un geste impulsif et je m’enfuis râler dans mon bureau, maudissant les réalisateurs idiots de ce monde. Je connais quelques personnes pour qui ce sont les photos qu’on touche du doigt pour signifier le désir ou le deuil qui les irritent au plus haut point – et je les comprends, je partage leur étonnement de voir ce geste mille fois répété; mais moi, ce sont les pseudo zooms in qui me rendent fou. C’est simple, ils défient les lois de la photographie. Une image faite de pixels est… faite de pixels! Et plus on grossit lesdits pixels, plus ils sont apparents. Il n’y a pas plus de détails dans une image agrandie. Au contraire, il y en a moins!!!!! C’est l’enfance de l’art. C’est la même chose avec l’argentique. On rejoint la matière même de la photo.

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La photographie de Dresde affichée sur Gigapixel-Dresden.de montre que de tels zooms in sont maintenant possibles! D’un seul mouvement, on passe d’une vue d’ensemble de Dresde à un détail de la photographie, une fenêtre par exemple, sans aucune perte de résolution. On ne rejoint jamais les pixels, l’image est précise, sans distorsion. Et de ce détail, on peut revenir à la vue d’ensemble de la ville. L’image possède une surprenante densité, comme si on pouvait bel et bien y pénétrer et l’explorer. Elle ne se défait pas sous nos yeux comme nous resserrons notre regard, elle reste entière. Et l’effet est surprenant.

Mais, une telle image est un exploit technique qui requiert d’importantes capacités informatiques. La photographie, selon le site,  « se compose de 1.655 photos en plein format, chacune de 21,4 megapixels pris par un robot en 172 minutes. Un ordinateur avec 16 processeurs et une mémoire centrale de 48 GB a besoin de 94 heures pour transformer 102 GB de données brutes. »

Rien à voir avec une photo d’enquêteur de film policier bas de gamme!

La seule chose qui me désole, c’est que, dorénavant, on pourra me répondre: tu vois, c’est possible de trouver un détail dans une photo…

Je hais quand le réel rejoint la fiction. Il ne me reste plus qu’à aller me trouver une photo que je pourrai toucher du doigt en pensant à l’être aimé.

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Argyle Street au Miss Villeray

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À ma grande surprise, Rémy Potvin a accepté de me rencontrer. Nous nous sommes donné rendez-vous au magnifique Miss Villeray, qui a conservé sa raison sociale et ses néons, malgré un changement d’orientation majeur.

J’étais déjà assis et examinais la faune locale, quand il est arrivé. Je m’attendais à quelqu’un de petit et de presque gros. On a tendance à projeter sur l’auteur la physionomie de son personnage principal, dans ce cas-ci le vieil Olivier de Argyle Street, prétexte de notre rencontre. Or, c’est un homme grand, aux cheveux en bataille et à la mine réjouie qui s’est approché.

Il a commandé une Belle Gueule et des nachos.

Après quelques instants d’un silence embarrassé, je me suis lancé. Lire le reste de cet article »

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Une lecture mémorable

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Ce n’est pas tous les jours qu’on lit un roman qui nous happe. Littéralement. La lecture de Argyle Street de Rémy Potvin (Montréal, éditions Gariépy, 2008) a été pour moi comme un typhon qui m’a aspiré. Je l’ai lu tout d’une traite, malgré mes corrections en retard et toutes ces demandes de bourse que je dois traiter.  L’auteur a écrit sur la quatrième de couverture qu’il voulait écrire un livre monde dans lequel le lecteur pouvait se perdre, je peux témoigner qu’il a su relever son pari. Ce n’est pas à tous les jours qu’on peut l’affirmer.

Le plus étrange est que je n’ai lu aucune critique, le roman semble être passé inaperçu. J’ai même trouvé mon exemplaire dans une librairie de seconde main sur la rue Maisonneuve. J’ai été attiré par le titre du roman, Argyle Street, qui fait référence à cette rue de l’ouest du centre-ville de Montréal. Elle commence à la rue Guy  et se termine  au métro Lucien L’allier, tout près de l’entrée de l’autoroute Ville-Marie. Quelle idée de situer un roman sur ce bout de rue sinistrée et sans valeur!

Mais le meilleur romancier, c’est bien connu, sait tirer d’un désert un oasis, et il n’y a pas de mauvais sujet.

Le roman est construit sur le canevas des Tableaux d’une exposition de Moussorgski. Il est ainsi composé de dix chapitres qui reprennent de façon métaphorique les tableaux de cette œuvre, et de cinq promenades. Les promenades sont faites de monologues intérieurs, ceux de Valérian, un jeune étudiant. Il habite sur la rue Argyle et il prend le métro tous les jours pour se rendre à ses cours d’histoire de l’art de l’UQAM. Ce que nous savons, dès que nous lisons les premières lignes du roman, c’est que le jeune Valérian a été retrouvé mort dans la station de métro, l’une des plus profondes de Montréal. S’est-il suicidé? A-t-il été jeté en bas par quelqu’un? Qui pourrait lui vouloir du mal? Les cinq promenades en flux de conscience nous donnent droit aux dernières heures de vie de l’étudiant. Ses pensées, ses aspirations, ses dernières lectures, ses craintes. L’influence de Virginia Woolf est importante.

Les chapitres intercalaires nous font suivre un vieil écrivain, qui habite dans un demi sous-sol à quelques pas de l’appartement de Valérian. Insatisfait des conclusions hâtives de la police, qui a cru au suicide, il a décidé de mener une enquête sur la mort de son jeune voisin. Il faut dire qu’il a retrouvé le porte-monnaie de Valérian dans une des poubelles de la station, vidé de ses cartes de crédit et de son argent.

Rémy Potvin réussit à reconstruire cette partie de la ville aux alentours des années 80, une période de dépression économique. On suit Olivier, l’écrivain, dans ses pérégrinations. On le voit faire ses courses sur les rues Mackay et Mountain. Il fréquente la librairie Chapters sur la rue Ste-Catherine au coin de Crescent. Un jour, traversant le boulevard Dorchester, il continue sur Overdale plutôt que d’aller prendre Lucien L’allier. Il aime les maisons victoriennes de cette rue, même délabrées. Des promoteurs immobiliers ont entrepris de les acheter afin de les raser pour construire des condos. Olivier participe à la coalition de citoyens qui s’opposent au développement. Il a pris l’habitude de passer sur la rue pour vérifier que rien ne s’y produise. La rue fait un coude et, après quelques pas, en tournant vers la gauche, il aperçoit une femme, menue, au teint très pale et aux cheveux d’un blond doré, descendre presque à reculons l’escalier et trébucher contre un pot de grès. Sa tête frappe une voiture stationnée. Olivier s’empresse de lui venir en aide. Comme elle tient des propos incohérents et qu’elle semble horrifiée à l’idée de retourner dans la maison, il décide de l’amener chez lui. Elle se laisse faire, démoralisée par le drame qu’elle vit. Olivier la calme, lui donne un cognac. Puis, il panse sa blessure. Les choses prennent un tour un peu plus intime par la suite.

La femme, évidemment, connaissait très bien le jeune Valérian. Je m’arrête pour ne pas vendre la mèche comme on dit. Mais l’enquête vaut la peine qu’on la suive. Et le roman se lit comme un polar postmoderne.

Je vais essayer de rencontrer l’écrivain.

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Comme sur un vol d’Air Transat

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Un petit cadeau.

Faites comme si vous étiez sur un vol d’Air Transat. L’avion vient de décoller. Les hôtesses ont fini leur baratin habituel. On vous a servi un Coke diet. Vous tendez la main, prenez le magazine dans la pochette devant vous, l’ouvrez et découvrez un texte que vous vous mettez à lire. C’est une nouvelle. Son titre? « Comme dans un film des frères Coen ». L’auteur? Votre humble serviteur. Le contenu? Here it comes.

Vous me remercierez plus tard.

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Fictions et images du 11 septembre 2001: parution

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Le colloque a eu lieu il y a plus de deux ans, et  le collectif paraît enfin dans la collection des cahiers Figura. Not too soon… Mais il faut parfois prendre son temps. Et je ne peux m’empêcher de faire un peu de pub.

Ce projet est lié aux travaux d’ERIC LINT et au Projet Lower Manhattan, dont il est l’une des premières manifestations officielles (comprendre par là:  papier).

La quatrième de couverture dit:

Par leur force et leur caractère photogénique d’événement-image, les attentats du 11 septembre 2001 se sont gravés dans notre conscience, voire notre imagination. Depuis ils s’imposent comme fait incontournable. Déjà vieux de neuf ans, ils ne cessent d’être réactualisés et leur impact est décisif dans les sphères politique, sociale et culturelle. Ils sont au cœur de l’imaginaire contemporain, comme un mythe qui en serait l’origine. Les articles de ce collectif explorent, à travers un ensemble varié d’œuvres, l’arc entier des représentations de ces attentats, depuis les premières entreprises de reconstruction symbolique jusqu’aux œuvres les plus récentes qui mettent en scène les principales figures de cet imaginaire.

Avec des textes de Jean-François Chassay, Christiane Connan-Pintado, Christelle Crumière, Annie Dulong, Bertrand Gervais, Éric Giraud, Jean-Philippe Gravel, Françoise Heulot-Petit, Louise Lachapelle, Aurélie Lagadec, Charles-Philippe Laperrière, Patrick Tillard, Isabelle Vanquaethem et Nicolas Xanthos.

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Un roman pervers

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