À la fin de la journée du 11 septembre 2001, des pompiers ont hissé un drapeau américain sur les ruines fumantes. Le geste a été photographié. La photographie, en reprenant les traits de la photographie de Rosenthal à Iwo Jiwa, est devenue le marqueur de l’imaginaire héroïque américain: apposé contre la destruction des tours, le geste victorieux de la reprise de possession, geste teinté par un autre moment de l’imaginaire victorieux des États-Unis, a servi à modifier le sens des attentats.
Le drapeau de cette photographie a été utilisé à plusieurs moments au cours des dernières années, pour marquer la « victoire » en Afghanistan, pour encourager les victimes d’ouragan, etc. Aujourd’hui, à quelques mois des célébrations du 10e anniversaire des attentats, le drapeau entreprend une tournée dans les 50 états des États-Unis. Il y sera recousu par différents représentants politiques et historiques: des membres de la famille de Martin Luther King Jr, un survivant de Pearl Harbor, etc. Le geste, hautement symbolique, consiste finalement à réparer les cicatrices du 11 septembre 2001 en l’inscrivant au cœur d’une logique de résilience et de victoire. Ils vont même jusqu’à utiliser du fil venant du drapeau sur lequel Lincoln a été déposé après avoir été atteint par balles.
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