Pour une auto-réflexion

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À nos yeux, cet essai eut été lui-même illogique, incohérent et insatisfaisant s’il n’avait pas, pour parler de l’image et des médias, fait appel à ceux-ci autrement qu’avec des mots. Il s’est très rapidement avéré essentiel d’y intégrer, évidemment, des images fixes (œuvres d’art, photographies, etc.) pouvant illustrer et appuyer nos propos. Mais, surtout, il nous était de plus en plus difficile, bien que ce fût peut-être systématiquement le cas pour nos prédécesseurs beckettiens, de proposer une réelle analyse des œuvres filmiques et télévisuelles, sans en offrir des extraits dans le format qui leur revient, soit la vidéo. De plus, la question des adaptations actuelles, elles-mêmes trop contemporaines afin de pouvoir susciter un cadre critique assez riche pour être analysé ici, invitait à une rencontre plus directe avec ceux qui sont en mesure d’offrir des réponses d’actualité. Ces réponses — généreusement offertes à l’occasion d’entrevues vidéo exclusives14 — seront disséminées dans le présent essai, et nous sommes persuadés qu’elles constituent un matériel original et fortement enrichissant pour la compréhension de notre sujet.

 

En optant pour une telle démarche, nous devions soumettre cette étude à une réflexion qui suivrait aussi la logique beckettienne, nous obligeant à chercher ce qui, dans le monde actuel, rend possible la concrétisation de notre vision (qui s’avère éthique plus qu’esthétique, bien sûr). Ainsi sommes-nous partie en quête des outils technologiques nous permettant de produire cet objet qui, sans espérer égaler son sujet, se veut quelque peu avant-gardiste.

 

Enfin, si Beckett attendait impatiemment que « vienne le temps » d’une littérature abstraite, nous nous demandons : quand viendra le temps de la mediaesthetica

  • 14. Lors de notre participation à la Samuel Beckett Summer School organisée par le Trinity College de Dublin du 10 au 16 juillet 2011, nous avons eu l’occasion de rencontrer plusieurs critiques, professeurs et professionnels.